Acceptation de Soi

Qu’est-ce que l’acceptation de Soi ?

Sophie est employée au sein d’une grande entreprise. Elle est plutôt réservée et elle n’ose pas exprimer son point de vue lors de réunion. Ensuite, elle est énervée de subir des décisions qui ne lui conviennent pas. Et s’énerve contre les personnes qui ont pris les décisions. Puis elle s’en veut de s’énerver contre les autres, ainsi que de ne pas s’être positionnée lors de la réunion.

Sophie n’accepte pas d’être en colère contre les personnes qui ont pris les décisions. Elle n’accepte pas de ne pas s’affirmer en réunion. Elle n’accepte pas d’être ce qu’elle est et souhaiterait être autrement, une autre personne. Elle souffre de cette situation et souhaiterait vivre plus en harmonie avec elle même.

 

Ici, l’acceptation de Soi est définie comme le fait de vivre un état d’être harmonieux, quels que soient les comportements ou les émotions qui me traversent.

 

 

D’où vient la non-acceptation de Soi ?

Les parents de Sophie souhaitaient qu’elle soit heureuse. Et pour eux, il fallait lui apprendre « ce qui se faisait » et « ce qui ne se faisait pas », pour éviter qu’elle souffre du rejet des autres. En réalité, ses parents ne savaient pas gérer leurs émotions, quant aux jugements des autres. Ce qui était un réel problème pour eux.

Leur intention était donc de proposer « les solutions » qu’ils avaient trouvées pour éviter « leur problème ». En réalité, en imposant leur solution, ils imposaient leur problème à Sophie. Par peur que Sophie vive ce qu’ils vivaient, ils ont anticipé son avenir et l’ont empêché d’être elle même.

Pour faire simple, Sophie devait se conformer à l’autorité et avoir son approbation. Tout comportement ou émotion qui ne rentrait pas dans le cadre n’était pas accepté et était réprimé. L’inconscient de Sophie a donc enregistré qu’elle n’était pas acceptable tel qu’elle était. Qu’elle devait correspondre à un modèle pour être acceptée.  Qu’elle ne pouvait pas avoir de réponse en elle, que seule l’autorité extérieure l’avait.

 

Nous voyons ici que l’inconscient de Sophie a mis en place une stratégie de survie, qui vise à avoir l’approbation de l’autorité. Seule l’autorité extérieure peut définir ce qui est acceptable, LA Vérité, ce qui est juste …

Le schéma inconscient de survie est ce que j’appelle un « enfant protecteur » (Pour aller plus loin lire l’article « En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur« ).  Il vise à assurer la survie, en maintenant un système qui a fait ses preuves dans le passé. Même si la situation n’est plus la même, car l’adulte n’est plus dépendant de ses parents.

 

 

Comment s’accepter tel que je suis ?

L’erreur est une illusion

L’inconscient peut traiter 400 milliards de bits d’information par seconde. En fonction des informations qu’il possède (histoire de vie et le contexte), il prend toujours la meilleure décision possible. Il n’est donc pas possible de se tromper.

Je peux croire que l’erreur existe, seulement si je regarde la décision que j’ai prise dans le passé, avec les nouvelles informations que j’ai maintenant, grâce à l’expérience.

Par exemple, je choisis un parfum de glace que je ne connais pas, je le goûte et après je dis que je n’aurais pas dû choisir ce parfum. Au moment où j’ai pris la décision, je n’avais pas la même information du goût (après l’avoir goûté). Je n’ai pas pu me tromper. J’ai juste appris.

 

Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends – Nelson Mandela

 

Le concept d’erreur vient de l’arrogance de croire que j’ai toutes les informations, que tout est inné chez moi et que je n’ai pas besoin d’apprendre, d’expérimenter.

 

Sophie se rend compte qu’elle croyait qu’elle pouvait faire une erreur. Elle réalise qu’elle ne peut qu’apprendre. Cependant, elle évolue dans une entreprise où la croyance de l’erreur existe et elle ne voit pas comment agir dans ce contexte. Sans être perçue comme incompétente.

 

 

Le besoin de sécurité

Au sein de l’entreprise, l’erreur correspond au fait de répéter les mêmes erreurs. Dans ce cas, il n’y a pas de processus d’apprentissage. Sans jugement, ceci peut ne pas correspondre au besoin de l’entreprise. Des personnes au sein de l’entreprise peuvent dire que je suis incompétent. Et je peux entendre que je ne corresponds pas à leur besoin. Ils ne définissent en rien ma valeur, mais ils expriment leurs besoins. Je peux être totalement serein et faire la part des choses. Voir ce que j’ai à apprendre, ce que je dois améliorer ou non.

Le plus souvent, la croyance en l’incompétence vient de la croyance de l’erreur et d’un besoin de sécurité. Si une personne me juge incompétent, je pense que je peux perdre mon emploi. Je peux perdre ce qui me permet d’être en sécurité. Cette peur pour l’inconscient est un risque de mort, ce qui me fait entrer dans un processus de survie inconscient. Ce qui a pour effet de débrancher mes capacités de raisonnement et m’empêche de voir clairement que l’autre ne fait que parler de ces besoins.

Pour répondre à son besoin de sécurité, il s’agit de regarder précisément ce dont j’ai besoin pour être en vie. Pour ça, imaginer la situation la pire :

  • Si je suis viré, est-ce que je vais mourir ?
  • Si je me retrouve à la rue, est-ce que je vais mourir ?
  • Si je me retrouve sans emploi et que je suis jugé par les autres, est-ce que je vais mourir ?

 

L’objet est de vraiment se projeter dans ses situations catastrophiques. De bien ressentir le pire et être avec la sensation, pour que l’inconscient voit que je ne meurs pas. Une fois que l’inconscient voit que je ne suis pas mort avec la sensation, le système de défense tombe. L’agitation du mental tombe. Par expérience, je sais qu’il peut y avoir la machine à blabla qui s’emballe. Dans ce cas, revenir uniquement dans le ressenti pour vivre la situation catastrophique. Jusqu’à ce que l’émotion associée à la situation soit totalement intégrée.

 

Quand Sophie imagine qu’elle perd son emploi, une sensation de panique l’envahit, avec son lot de pensées. En restant focalisée seulement sur la sensation (avec quelques allers-retours pensée-sensation), l’émotion de panique se dissout au fur et à mesure. Elle peut ressentir qu’elle n’a plus son emploi, sans la panique. Elle prend conscience qu’il y a plusieurs solutions qui s’offriront à elle.

 

Sophie ne pouvait pas voir ses solutions avant de passer la peur, car cette dernière débranchait ses capacités de raisonnement. Non seulement elle est plus sereine, et en plus, elle a de nouveau accès à ses capacités d’analyse.

 

 

Les défauts sont des qualités

Tout comme l’erreur, le défaut est une illusion. Pour une raison simple. Un défaut est un mécanisme de protection, qui engendre obligatoirement des qualités en compensation.

Par exemple :

  • Le timide aura une capacité d’écoute plus importante
  • Le colérique aura une affirmation de soi plus importante

 

Ceci ne veut pas dire que je ne ferai rien si ça me dérange. Mais, je vais d’abord voir la qualité qui se cache derrière. Et voir que ce qui est appelé défaut et qui me coûte de l’énergie est une qualité utilisée à mauvais escient.

Par exemple :

  • je peux utiliser la force de ma colère pour aller au bout de projets.
  • Je peux utiliser la force de la colère pour poser des limites claires face à des personnes qui ont des comportements intrusifs.

 

Cette énergie ne sera pas réprimée, mais redirigée. Réprimer une énergie, détruit beaucoup plus que ça construit. C’est comme vouloir bloquer le flux de la vie, comme arrêter une vague avec ses bras. C’est épuisant ! Je peux utiliser les énergies présentent en moi pour construire et non détruire.

Je peux voir qu’il n’y a rien de mauvais en Soi, mais juste des énergies utilisées à mauvais escient. Ça permet d’accepter ce qui est en Soi et voir que c’est l’usage qui n’est pas adapté. Le mauvais usage de certaines énergies vient du fait que lorsque nous sommes enfants, notre cerveau est immature.

Il ne pouvait pas mettre en place des stratégies complexes, ce qui fait que les stratégies inconscientes sont simples et pas toujours adaptées à la réalité. En même temps, au moment où ses stratégies ont été mises en place, c’était juste par rapport au niveau de l’information et des capacités disponibles. Il n’y a pas d’erreur !

 

Sophie prend conscience qu’elle se met en colère contre les personnes qui ont pris les décisions et qu’elle réprime cette colère. Elle réalise qu’elle peut rediriger cette colère pour avoir ce qu’elle souhaite :

  • Affirmer son point de vue
  • Changer de société

 

 

Accueillir l’enfant réprimé en Soi

Comme nous venons de le voir, il y a des énergies (comportements, émotions) qui ont été réprimées par les figures d’autorité. L’inconscient a enregistré qu’il fallait réprimer des énergies pour correspondre à la référence de cette autorité. Et ainsi avoir l’amour et la sécurité nécessaire à la survie.

Chaque répression d’une énergie en Soi est un enfant qui a n’a pas été accepté tel qu’il était. Chaque répression est un enfant protecteur qui met énormément d’énergie pour réprimer des énergies interdites. C’est comme si il y avait deux plaques tectoniques qui entraient en conflit. Ce qui génère la création d’un volcan, à intérieur de Soi

L’enfant protecteur n’avait pas les moyens de mettre des stratégies complexes pour utiliser l’énergie en fonction des situations. Or, ce n’est plus le cas maintenant. Nous pouvons donc entrer en contact avec cet enfant protecteur pour lui apprendre à utiliser les énergies réprimées. Et ainsi, éviter les volcans à l’intérieur de Soi. Vous trouverez le protocole pour accueillir un enfant protecteur dans l’article « En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur »

 

Sophie s’aperçoit qu’elle avait plusieurs volcans en elle. Elle comprend d’où ils viennent et comment il se crée. Elle voit que ce qui réprime l’énergie de colère (envers ses collègues), est un enfant qui répète ce que ses parents ont fait avec elle. Elle entre en contact avec cet enfant et sa volonté de réprimer l’énergie de colère, pour être aimé de ses parents.

Elle accueille l’enfant protecteur, en lui laissant l’espace pour qu’il puisse vivre cette émotion. Elle reste avec cette sensation, sans vouloir la changer. En étant vigilante à rester uniquement dans le ressenti. En étant pleinement dans l’accueil de cet enfant qui a été réprimé, elle sent la sensation se détendre, jusqu’à devenir agréable.

 

 

Quoi que je fasse, je serai critiqué, car je ne peux pas correspondre à tout le monde. Quand j’ose être moi-même, j’attire des personnes qui partagent ce que je suis.

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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