Prérequis

Afin de comprendre ce qu’est l’enfant protecteur, vous êtes invités à lire l’article précédent : En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur ?

L’objectif de cet article est de voir en quoi les problèmes sont des illusions. D’acquérir des clés de lectures pour voir les situations sous un autre angle. Et ainsi, arrêter la machine à blabla et les tensions associées.

Comment se créer un problème ?

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Prenons un exemple pour illustrer ceci :

Roger est au volant de sa voiture dans un embouteillage. Il est vraiment tendu, car il a un rendez-vous pour un entretien professionnel.

Il a un problème, car il va être en retard à son rendez-vous. Il ne cesse de chercher comment résoudre ce problème. Il est très énervé.

Pour créer un problème, il y a plusieurs étapes :

  1. Refuser la réalité, ce qui est présent à soi.
    • Le fait d’être en retard, de ne pas avoir le contrôle sur les embouteillages.
  2. Imaginer une « autre réalité »
    • Je serais à l’heure « si » il n’y avait pas les embouteillages.
  3. Constater l’écart entre la réalité et notre imagination
  4. Déclarer qu’il y a un problème

Un problème est l’écart entre la réalité (ce qui est) et notre imagination (ce qui devrait être).

Pour qu’un problème existe, il faut que j’aie la croyance que « ce qui est », devrait être autrement. Sans cette croyance, il n’y a pas d’écart entre la réalité et mon imagination. Sans cette croyance, je ne peux pas créer un problème et ni générer une tension.

Nous cherchons à résoudre le problème que nous avons créé

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Comme nous l’avons vu précédemment, nous devons créer le problème pour qu’il existe. Ensuite nous cherchons à le résoudre.

Au lieu de le résoudre, nous pouvons identifier la croyance qui en est à l’origine. Ainsi, il n’y aura plus d’écart entre la réalité et notre imagination et donc plus de problèmes. Il y aura juste ce qui est, la réalité, la vie… Il n’y aura plus rien à résoudre.

Prenons le cas de Roger. Quelle croyance peut-il avoir pour que le problème existe :

  • Je dois absolument être à l’heure ! (Quelle que soit la réalité)

Roger a une croyance « absolue » et c’est ainsi qu’il crée le problème qu’il cherchera à résoudre

Et comme l’absolu-ment, le problème est un mensonge 🙂

Il est possible de prendre ce mensonge à la racine, en réalisant qu’il s’agit d’une croyance absolue qui est déconnectée de la réalité. Ceci, en se posant la question :

« À quoi je crois pour que le problème existe ? »

Dans le cas de Roger, nous avons  » Je dois absolument être à l’heure ! » (Quelle que soit la réalité).

Or, il n’a pas les moyens de contrôler tout son environnement. Il ne peut pas imposer aux personnes de ne pas être sur la route quand il y est. Son pouvoir se limite à faire des choix avec ce qui est présent dans l’instant. Sa quête d’absolu est donc illusoire.

Le problème est une histoire basée sur une illusion. Et il cherche à résoudre un problème illusoire, au lieu de faire des choix par rapport à ce qui est présent, la réalité.

Le problème vient de la croyance de détenir « LA » Vérité

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Les croyances, à la source de la création du problème, refusent la réalité. C’est comme si nous savions comment la vie devrait être. Comme si nous étions au-dessus de la vie en détenant LA Vérité. Nous jugeons la réalité et nous souhaitons la modifier.

Cette position nous place au-dessus de la vie (dans le mental) et non en contact avec la réalité (ressenti). Lorsque nous avons un problème, nous sommes « perchés » et coupés de la réalité, de la vie.

Le problème vient de l’arrogance de croire que JE sais comment la vie devrait être, car JE détiens LA Vérité.

Étant donné que Roger n’a pas vu sa limite humaine, inconsciemment, il a une volonté de pouvoir sur l’extérieur.

Bien qu’inconscient, le problème provient d’un système de pensée totalitaire.

Pourquoi avons-nous ce système de pensée totalitaire ?

L’objet de ce schéma inconscient est d’assurer notre survie.

Quand nous étions enfants, nous devions répondre à la référence de notre entourage pour avoir la nourriture affective nécessaire à notre développement. Sans l’amour de notre entourage, nous serions morts. (Pour aller plus loin lire l’article, En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur)

Nous avons donc intégré ce qui est « bon » et ce qui est « mauvais » dans l’environnement dans lequel nous avons grandi.

Un enfant protecteur s’est créé à cette époque, pour nous assurer de bien suivre la référence. Il s’agissait d’un mécanisme de survie : Répondre à la référence pour avoir la nourriture affective.

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La peur de mourir étant tellement grande pour cet enfant protecteur, qu’il utilise tous les moyens à sa disposition pour répondre à la référence. Y compris la force.

Cette référence devient « LA » vérité. Car elle est garante de notre nourriture affective, donc de notre survie.

Le système totalitaire en nous provient d’un enfant protecteur qui a mis en place un mécanisme de survie.

L’intention est bienveillante, car l’objectif est de vivre dans l’amour. Or l’enfant de l’époque n’a pas conscience que sa stratégie n’a pas l’effet souhaité.

Le problème vient d’une émotion non intégrée, d’un enfant protecteur

En échangeant avec Roger, il voit qu’il n’a pas le pouvoir sur l’extérieur. Et que cette croyance engendre un comportement agressif et une volonté de prise de pouvoir sur les autres. Comme un « dictateur ». Ce n’est pas ce qu’il souhaite au fond de lui.

Il revisite la situation et regarde les solutions qui s’offrent à lui :

• Chercher un autre itinéraire si possible

• Contacter la personne pour lui dire qu’il aura du retard dû à la circulation

• …

 

Roger prend conscience qu’il n’a pas les pleins pouvoirs sur l’extérieur. Il prend conscience de sa dimension humaine, avec les limites que cela comporte.

Bien que Roger ait compris le côté illusoire de sa croyance absolue et sa limite humaine, il ressent une émotion désagréable dans les embouteillages. Comme la sensation d’être prisonnier.

En échangeant, il comprend que sa croyance est un enfant protecteur qui avait pour objectif de ne pas ressentir cette émotion. (Elle est perçue comme un danger de mort).

L’histoire « Je dois absolument être à l’heure » racontée dans l’embouteillage le fait monter dans le mental. La machine à blabla se met en route et le déconnecte de son ressenti.

Avec cette compréhension, Roger part à la rencontre de son enfant protecteur :

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En rencontrant son enfant protecteur, il comprend que ce dernier avait comme intention qu’il vive un état de liberté en évitant les contraintes. Roger comprend son intention bienveillante et l’innocence de ce dernier. Il explique à l’enfant protecteur la sensation d’être prisonnier qu’il vit avec la stratégie qu’il a mise en place. Roger lui demande si c’est vraiment ce qu’il veut.

L’enfant protecteur lui réponde que non, que c’est l’inverse, il souhaite qu’il vive la liberté. Roger lui demande s’il est OK pour faire autrement. Et en guise de réponse, il perçoit son enfant protecteur en train de se transformer.

En revisitant la situation dans l’embouteillage, il ne ressent plus d’émotion désagréable. Il est plus lucide pour décider en fonction des choix qui s’offrent à lui.

L’enfant protecteur avait mis une protection pour éviter de revivre une émotion, afin de vivre la liberté. Il ne s’était pas rendu compte qu’éviter les émotions désagréables était contraignant. Que « les émotions à éviter » devenaient les barreaux de notre prison.

La véritable liberté réside dans la capacité à vivre toutes les émotions qui nous traverse.

La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre.

Gandhi

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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