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Qu’est-ce que la lutte ?
Léo est responsable administratif au sein d’une mairie d’une grande ville. Il est en total désaccord avec le maire. Ce dernier est architecte et il a acheté des terrains et il a fait construire des maisons. Ce qui énerve Léo, c’est que le maire utilise sa position pour bloquer des permis de construire, afin que ses maisons soient achetées. Léo est outré qu’une personne puisse utiliser une position qui est censée être au service de l’intérêt commun pour servir ses propres intérêts. Il est en lutte contre le maire, car il veut éviter ces agissements afin que la fonction de maire soit au service de l’intérêt commun.
Ici, la lutte est définie comme une stratégie d’évitement d’une situation qui est à l’opposé de nos valeurs.
D’où vient cette stratégie de lutte ?
Du cerveau immature de l’enfant
Avant 7 ans, notre cerveau est immature. C’est-à-dire qu’à ce moment nous disposons uniquement du cerveau émotionnel. Ce dernier ne sait pas appréhender la complexité, ce qui signifie qu’il ne peut mettre en place que des stratégies simples du type :
- J’évite X pour vivre Y
Ce qui peut donner une stratégie du type :
- Je lutte contre une situation qui va à l’opposée de mes valeurs pour vivre mes valeurs
Ce qui veut dire que les schémas inconscients construits par ce cerveau sont des schémas qui cherchent à détruire ce qui ne correspond pas à leur valeur. Toutes les ressources sont allouées à la destruction, ce qui fait qu’il n’y a plus de ressource disponible pour la construction du monde souhaité.
Notre structure inconsciente trouve ses fondements dans notre enfance. Ce qui veut dire qu’à la base de notre personnalité il y a des schémas inconscients destructeurs (plus ou moins important en fonction de notre histoire de vie).
Je ne vois pas que je détruis, car pour moi c’est normal de « lutter contre ». Quel jugement aurais-je sur moi-même si je n’entrais pas en lutte contre ces situations qui vont à l’opposé de mes valeurs ?
- Je pourrais être celui qui cautionne
- Je pourrais être un co-labo
- …
La conséquence de ces jugements négatifs sur moi-même engendre une injonction inconsciente à réagir et donc entrer en lutte.
Léo se rend compte qu’il est en train de nourrir la guerre politique, et qu’il crée un mouvement autour de lui pour créer deux camps. Les honnêtes contre les malhonnêtes. Léo réalise qu’il met tout son temps et son énergie dans la destruction de la malhonnêteté. Ce qui ne lui laisse plus de ressource pour la mise en place d’un système intègre.
D’une croyance limitante
Comme nous venons de le voir, si je n’entre pas en lutte, j’ai une réaction inconsciente qui vise à éviter les jugements négatifs sur moi-même. Pour l’inconscient un jugement est vécu comme une séparation. Ce dernier le perçoit comme un risque de mort.
En effet, lorsque nous sommes enfants nous sommes vulnérables. Et si nous n’avons pas la sécurité et la nourriture affective nécessaire à notre développement, nous mourrons (Voir l’expérience de Frédéric II). C’est la raison pour laquelle l’inconscient fait tout pour « être en lien » en évitant les jugements.
Les jugements qui découlent dans le fait de ne pas entrer en lutte engendre la croyance limitante suivante :
- Si je ne cherche pas à détruire le « mal », je le laisse faire !
L’inconscient va donc focaliser ses ressources pour éviter d’être jugé et mourir. Par conséquent, il va mettre de nombreuses ressources à entrer en lutte pour détruire le « mal ». Ceci va engendrer la croyance limitante suivante :
- La destruction est le seul moyen d’action
Les ressources sont indisponibles pour la construction. Et l’inconscient n’a plus les moyens de voir les solutions. Il ne voit que les problèmes.
Ceci génère l’enfer-me-ment suivant :
- La destruction cherche à détruire la destruction
Je finis par servir la destruction et être au servir de ceux qui veulent répandre la destruction. Je suis enfermé dans une vision où seuls le conflit, l’opposition, la division, l’adversité, l’affrontement, la guerre… existent.
Léo prend conscience qu’il était entré dans une vision où seule la division existe. Il réalise que cet enfer-me-ment nous pourrais jamais lui permettre de contribuer au monde où ses valeurs de respect et de partage soient honorées.
Comment se libérer de l’enfer-me-ment de la lutte
Prendre conscience du mécanisme inconscient de destruction
Comme nous l’avons vu plus haut, avant 7 ans notre cerveau est immature. Ce qui fait que l’inconscient met en place des stratégies simples ce qui engendre des schémas destructeurs. Il est important de comprendre ces mécanismes inconscients de destruction liés à l’évolution de notre cerveau afin que ces schémas destructeurs ne soient pas utilisés par ceux qui veulent répandre la destruction :
- Diviser pour mieux régner
Léo prend conscience qu’il était dans une logique de destruction du maire pour ses malversations. Sans s’en rendre compte, il était en train d’emmener beaucoup de personnes autour de lui dans cette logique de destruction. Et ceci, sans contribuer à la construction d’une autre façon de faire. Léo prend conscience qu’il contribuait à une vision du monde où la division et le combat règnent.
Utiliser la destruction pour construire
De plus, il est important d’accepter son humanité pour être en paix avec la destruction et l’utiliser consciemment pour construire.
À titre d’exemple, pour construire une table en bois, je vais détruire un arbre (Pour aller plus loin vous être libre de lire l’article « Pourquoi accepter d’être destructeur amène l’harmonie dans le monde ?« ).
Léo prend conscience que pour lui la destruction était essentiellement négative. Il n’avait pas réfléchi au fait que pour construire une table en bois il fallait détruire un arbre. Il réalise qu’il possède une voiture, des vêtements, un téléphone … Et qu’indirectement il contribue à la destruction. Léo s’aperçoit que la destruction est inévitable, mais qu’elle peut être utilisée pour servir un monde harmonieux.
Focaliser sur ce que je veux vraiment et le construire
Comme nous l’avons vu, pour construire il faut être au clair sur la destruction. À la fois sur les mécanismes inconscients de destructions et sur la conscience de la destruction comme une étape de la construction.
Prenons un autre exemple, celui de Martin Luther King. Pour construire le vote pour tous, indirectement il a détruit le vote que pour les blancs. Il était focalisé sur ce qu’il voulait et non sur la destruction de ce qu’il ne voulait pas. C’est la raison pour laquelle il a fait des manifestations pacifiques et les médias.
Il y a eu un changement d’idée. C’est-à-dire qu’une nouvelle idée a remplacé une ancienne idée. Ce qui a eu des effets très positifs au niveau concret.
Idem pour Gandhi, il était focalisé sur la liberté de son pays et il a utilisé les manifestations pacifiques. Et qui a permis dans changer la façon de concevoir la réalité, de voir d’autres solutions que celles proposées.
Passer de la lutte contre ce que je ne veux pas à l’affirmation de ce que je veux.
Léo réalise qu’il était dans la destruction d’un modèle qui ne lui convenait pas. Et qu’il n’était pas dans la construction du modèle qui lui convenait. Il prend conscience qu’il doit réfléchir au monde qu’il souhaite vraiment et à la stratégie permettant de le construire.
OUI à ce que je veux et NON à ce que je ne veux pas
Ceci ne veut pas de dire qu’il n’y ait pas de NON à ce que je ne veux pas. Mais je ne suis pas focalisé uniquement sur le NON. De plus, mon NON est là pour servir mon OUI.
Prenons un exemple. Je peux manifester contre la mondialisation et acheter de produit venant de grandes multinationales. Il est important d’avoir une cohérence pour contribuer à ce que l’on souhaite.
Pour assurer la cohérence, je peux me poser les questions suivantes :
- Pourquoi suis-je contre telle ou telle situation ?
- Quelle est ma vision du monde idéal ?
- À quoi je dis oui ?
- Qu’est-ce que je vais soutenir, acheter, consommer ?
- Qu’est-ce qui va à l’encontre de mon monde idéal ?
- Qu’est-ce que je vais refuser de soutenir, d’acheter, de consommer ?
L’objet étant de mettre de la cohérence dans ce que je veux et mettre mon NON au service de mon OUI. Pour mettre mes actions en cohérence avec ma vision du monde que je souhaite construire.
Léo réalise qu’il était dans le refus plus que dans la construction. Il était dans le NON plus que dans le OUI. Léo prend conscience que ses actions n’étaient pas en cohérence avec sa vision du monde. Il répandait la destruction autour de lui alors qu’il voulait construire un monde harmonieux.
Assumer l’inconfort engendré par ses choix
La lutte engendre un inconfort. Dans le cas de Léo, il était souvent énervé, cela lui coutait de l’énergie. De plus, il passait beaucoup de temps à ruminer et à se renseigner sur les malversations du maire.
Que je le veuille ou non, pour aller vers ce que je souhaite, je vais devoir passer par des inconforts (Pour aller plus loin, vous êtes libre de lire l’article « Pourquoi l’inconfort est la clé d’accès à la liberté« ).
Si nous reprenons les manifestations contre la mondialisation. Il y a un certain inconfort qui est vécu. Et de même, le fait de changer mes habitudes d’achats, de consommation … engendre aussi un inconfort.
Il s’agit donc d’être au clair sur ma vision du monde et des inconforts que cela peut engendrer. Et de choisir l’inconfort qui a le meilleur effet levier par rapport à ma vision.
Léo n’avait jamais réfléchi à l’inconfort que pouvait engendrer la construction. Il réalise que s’il réfléchit à sa vision du monde et à ses compétences, il changerait peut-être de métier. Il lâcherait le combat qu’il a actuellement. Le fait d’y penser engendre une réaction inconfortable en lui. Léo prend conscience que de lâcher prise sur son combat pour construire engendre en lui un inconfort. Même s’il raisonne et qu’il voit que la solution actuelle n’est pas la meilleure pour nourrir sa vision, il sent comme une lutte intérieure qui apparait comme une injustice (Pour aller plus loin vous être libre de lire l’article « Pourquoi l’injustice est un enfer-me-ment« ). Cependant, Léo décide de focaliser sur sa vision et de mettre en cohérence ses actions, tout en assumant l’inconfort que cela génère en lui.
Ceux qui aiment la paix doivent apprendre à s’organiser aussi efficacement que ceux qui aiment la guerre. – Martin Luther King
Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être
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Il y a plusieurs aspects dans cet article. Il est clair que lutter contre mobilise de l’énergie et peut être épuisant. C’est pour cette raison que le mouvement de la transition cherche plutôt à développer des alternatives. Mais pour certains, ce n’est pas suffisant; il faut que le système s’écroule pour être modifié. J’ai été interpelé dans l’article par le besoin d’être en lien (la connexion de la Communication Non Violente) et hors du jugement, qui pouvait renvoyer à la peur de mourir (si j’ai bien compris).
Oui Constant tu as bien compris. La racine vient d’un mécanisme de survie qui cherche à rester en vie en évitant le danger. La peur de la mort engendre un système de défense et de lutte contre le danger perçu. Et reste focaliser dessus, ce qui empêche de voir d’autres solutions.