Force

Qu’est-ce que la force

Thomas est consultant au sein d’un grand cabinet de conseil. Il est très compétent et reconnu. Et en même temps, Thomas se sent toujours en lutte. Il a l’impression d’être constamment en train de forcer pour avoir ce qu’il veut. Même Thomas a réussi à obtenir la carrière qu’il souhaitait, ainsi que l’appartement et la voiture qui lui faisait envie, il a l’impression d’être un compétiteur qui ne s’arrête jamais. Il se sent fatigué, mais s’il arrête, Thomas pense qu’il va perdre tout ce qu’il a durement gagné. Il se sent prisonnier de cette situation.

 

Ici, la force est définie comme une pression mise à soi même pour atteindre des objectifs.

 

D’où vient cette pression exercée par la force ?

Une histoire de vie

Lorsque Thomas était enfant, ses parents étaient très exigeants. Ils lui ont appris que « on gagne son pain à la sueur de son front« . Qu’il fallait être courageux pour avoir ce que l’on veut ! De plus, Thomas a entendu plusieurs fois ses parents juger des personnes qui ne forçaient pas dans leur emploi. Pour eux, ces personnes ne travaillaient pas, mais profitaient de ceux qui travaillaient vraiment. Ses parents étant ouvriers au sein d’une entreprise, il jugeait ceux qui travaillaient dans les « bureau », car selon eux, ses personnes ne produisaient pas vraiment. L’inconscient de Thomas a enregistré que ne pas forcer était jugé négativement. Et que s’il ne forçait pas, il ne serait pas aimé par ses parents. Ce qui est un risque de mort pour l’inconscient (Voir l’expérience de Frédéric II). Pour assurer la survie de Thomas, son inconscient a mis en place un enfant protecteur qui s’assure qu’il force toujours pour avoir ce qu’il souhaite.

 

Comme nous pouvons le voir avec l’histoire Thomas, une partie de son identité est basée sur le fait d’être une personne méritante, car il force pour avoir ce qu’il veut. Ceci venant du schéma inconscient de survie venant de l’enfance :

  • Je meurs si je n’ai pas l’amour. Je suis aimable si je force.

À la lumière de ces explications, Tomas réalise qu’il force non pour avoir ce qu’il souhaite, mais pour correspondre au modèle de la « bonne personne » qui lui a été inculqué par ses parents. Il prend conscience que c’est un enfant protecteur en lui qui est toujours en quête d’amour de l’adulte.

 

 

Une croyance limitante

Comme nous l’avons vu avec l’histoire de Thomas, un enfant protecteur en lui est persuadé que s’il ne force pas il n’est pas aimable. Or, si ce que ses parents lui ont dit était vrai, cela veut dire que toutes les personnes qui travaillaient dans les bureaux et qui, selon eux, ne forçaient pas, n’étaient pas aimées.

Est-ce que ces personnes vivaient recluses, exclu de la société comme des parias ? Ou avaient-ils une vie de famille, des amis… ?

Thomas voit que ces personnes avaient une vie tout comme ses parents. Qu’ils n’étaient ni « au-dessus » ni « au-dessous », mais juste différents ! Thomas prend conscience que ces personnes forçaient beaucoup moins que ses parents et étaient aimées.

 

Une croyance limitante vient de l’immaturité du cerveau avant 7 ans (Pour aller plus loin lire l’article « Comment se libérer d’une croyance limitante ?« ). La croyance vient d’une peur et d’une tentative d’éviter absolu-ment ce qui est perçu comme un danger. L’immaturité du cerveau fait qu’il est impossible de percevoir la conséquence d’une stratégie d’évitement. C’est comme rouler en voiture à 300km/h. On ne voit pas ce qu’il y a sur les côtés.

Dans le cas de Thomas, l’inconscient était tellement focalisé sur le fait de ne pas être aimé, qu’il ne pouvait pas voir qu’il était possible d’être aimé sans forcer.

 

Thomas réalise qu’il connaît des personnes dans son entourage qui sont aimées et qui ne forcent pas. Ces personnes sont même appréciées pour leur force tranquille, leur intelligence… Thomas prend conscience que ce qu’il souhaite au fond de lui ce n’est pas d’être bien perçu, mais d’être heureux. Il s’aperçoit que cette défense l’image de la « bonne personne » ne lui amène pas vraiment ce qu’il souhaite.

 

 

Pourquoi la force empêche la puissance ?

Forcer coûte plus d’énergie que la stratégie

Comme nous l’avons vu avec l’histoire de Thomas, forcer consomme beaucoup d’énergie pour maintenir l’apparence du méritant. Or, ce que Thomas souhaite au plus profond de lui c’est d’être heureux et réaliser ce qui lui tient à cœur. Or, dépenser de l’énergie pour maintenir une image, réduit l’énergie qu’il peut fournir pour les projets qui lui tiennent à cœur. Ce qui veut dire que sa puissance de réalisation est réduite. Une partie de sa puissance est transférée dans le maintien de la vision de ses parents. Autrement dit, une partie de sa puissance est utilisée pour la vie d’autres personnes.

 

Thomas prend conscience que forcer c’est entretenir la vision de ses parents et non de la sienne. Il réalise qu’il peut être une personne qui travaille dans un « bureau » et utilise son intelligence pour réaliser les projets qu’il souhaite, sans forcer.

 

 

Les stratégies d’évitement sont des stratégies d’attraction

Thomas a l’intention de réaliser ce qui est important pour lui et être heureux. Or, inconsciemment, il doit forcer pour être aimé et donc être heureux. Et forcer est inconfortable pour lui. Ce qui engendre l’enfer-me-ment suivant :

  • Pour être heureux, je dois faire ce qui est inconfortable pour moi !

Or, ce qui donne de l’énergie est ce qui me rend heureux. Un simple test permet de vérifier ceci :

  • Lever le bras devant soi et le laisser parallèle au sol
  • Penser à quelque chose de négatif
  • Demander à quelqu’un d’appuyer sur le bras pendant ce temps et voir comment ma puissance est basse
  • Penser à quelque chose de positif
  • Demander à nouveau d’appuyer sur le bras et vérifier comment la puissance est plus importante.

 

Thomas réalise le test avec un ami et s’aperçoit que son bras s’affaisse complètement quand il pense à quelque chose de négatif. Et il est surpris de voir la tonicité de son bras quand il pense à quelque chose de positif. Il n’avait pas conscience que le type de pensée qu’il avait pouvait avoir un tel impact sur sa puissance.

 

Notre puissance vient de ce sur quoi je suis « branché » comme pensée. Si ces pensées sont en accord avec qui je suis, j’ai la puissance qui est là naturellement. C’est ce qui est appelé la motivation intrinsèque.

Si je force, je pars du principe que je n’ai pas la puissance et je consomme beaucoup d’énergie pour lutter contre « les obstacles ». Or, si je force, cela signifie que j’ai un problème de clarté sur ce que je veux vraiment. Et qu’il y a des schémas inconscients qui font obstacle à la réalisation de soi.

 

Thomas s’aperçoit qu’il forçait, car il n’avait pas clairement vu qu’il ne voulait pas vraiment de l’image de la personne qu’il s’évertuait à entretenir. Il n’avait pas pris le temps de se poser la question sur ce qu’il voulait vraiment et voir ce qui était important pour lui. Thomas ne s’était jamais demandé « qui suis-je ? ». Il était en mode automatique et appliquait des schémas inconscients qui ne servaient pas ses aspirations profondes. Thomas décide de prendre le temps d’identifier ce qui est important pour lui et définir qui il est.

 

La faiblesse de la force est de ne croire qu’en la force. – Paul Valéry

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

 

 

Share This
%d