Inconfort

 

Qu’est-ce que l’inconfort ?

Bernard est comptable au sein d’une grande société. Il ne s’entend pas avec son responsable. Ce dernier fait porter ses responsabilités en mettant la pression sur ses collaborateurs. L’ambiance est délétère et Bernard en souffre. Il est constamment dans l’effort et ceci est inconfortable pour lui. Bernard souhaite se libérer de cette situation.

 

Ici l’inconfort est défini comme un effort non consenti.

 

 

D’où vient l’inconfort ?

Une intention de bien-être

Lorsque Bernard était enfant, ses parents faisaient tout leur possible pour qu’il soit heureux. Ces derniers cherchaient à éviter que Bernard soit en colère ou triste, afin d’éviter l’inconfort. Si bien qu’ils mettaient en œuvre tous les moyens à leurs dispositions pour éviter que Bernard vive des frustrations. Bernard n’a donc pas traversé ces émotions de frustration. Son inconscient a enregistré que pour être bien il faut éviter l’inconfort.

 

Comme nous pouvons le voir, la stratégie inconsciente d’évitement de l’inconfort vient d’une volonté d’éviter des émotions inconfortables pour vivre le bien-être. Or, cette stratégie vient d’un cerveau immature d’un enfant de moins de 7 ans, qui n’a pas les moyens de percevoir la complexité. Cette stratégie inconsciente était la meilleure au moment de sa création, par rapport au moyen à disposition.

 

À titre d’exemple, si je veux éviter l’inconfort passager de l’effort demandé pour passer le permis, je serai beaucoup plus dépendant. Ce qui engendrera un inconfort durable.

Je ne peux pas éviter l’inconfort ! Je peux juste choisir entre l’inconfort à court terme ou à long terme :

  • À court terme: J’évite de passer le permis. Je choisis le confort passager et je vis un inconfort durable.
  • À long terme: J’évite d’être dépendant. Je choisis l’inconfort passager pour un confort futur durable.

 

Ma liberté est dans mon choix. Et choisir mon inconfort consciemment, le rend plus confortable !

 

À la lumière de ses explications, Bernard prend conscience qu’il ne peut pas éviter l’inconfort. Il s’aperçoit qu’il ne veut pas de cette situation et qu’en même temps, il ne veut pas prendre le risque de changer d’emploi. Il voit qu’il a fait le choix du confort passager, ce qui engendre un inconfort quotidien.

 

 

Le processus émotionnel

Lorsque nous naissons, nous vivons un inconfort. Nous avons besoin d’être dans un endroit confiné au départ pour être rassuré. Au fur et à mesure, nous étendons notre espace et notre capacité à agir, à partir de notre base de sécurité (lieu, parents …). Notre découverte est progressive et se fait étape par étape.

La découverte de l’inconnu et l’apprentissage de nos limites ne sont pas toujours confortables :

  • Je tombe quand j’apprends à marcher
  • Je me brûle pour apprendre ce que brûler signifie

 

L’extension de ma zone de connue n’est pas confortable et passe par un processus émotionnel :

Cycle emotionnel

 

Ce processus émotionnel et basé sur les travaux d’Henri Laborit. (Pour aller plus loin vous être libre de lire l’article Comment se libérer des émotions désagréables)

 

Pour illustrer ce processus émotionnel, prenons l’exemple d’un enfant qui entre en crèche pour la première fois :

  • Il est avec ses parents, il est en sécurité, il vit la joie
  • Ses parents sont partis, il a peur et veut fuir pour revenir au connu et à la sécurité, la joie.
  • Les portes sont fermées, il est en colère pour tenter de revenir au connu, à la joie.
  • Il est triste, il pleure. Une fois la tristesse traversée, l’inconscient réalise que cet inconnu n’est pas dangereux. Cet inconnu est connu et la zone de connu est élargie.

 

Nous pouvons nous représenter l’extension de cette zone de connu de la manière suivante :

zone d'inconfort

 

Bernard réalise que l’inconfort correspond à l’extension de sa zone de connu. Il voit qu’éviter l’inconfort est un enfer-me-ment dans une zone de connu limitée.

 

 

Pourquoi l’inconfort est la clé d’accès à la liberté ?

L’inconfort est l’élargissement de la zone de connu

Comme nous venons de le voir, l’inconfort est indispensable si je veux étendre :

  • Ma zone de connu
  • Ma zone de sécurité
  • Ma zone de joie
  • Ma zone de pouvoir d’action.
  • Ma liberté

 

Avant 7 ans, le cerveau de l’enfant est immature et il n’a pas les moyens de percevoir la complexité. Si bien que la stratégie d’évitement de l’inconfort pour vivre le bien-être ne fait que m’enfermer dans une zone de connu limité. L’inconscient ne pouvait pas voir les conséquences de cette stratégie. Il est tellement focalisé sur la peur de perdre de la joie, qu’il ne voit pas qu’il empêche l’extension de la joie.

 

Bernard s’aperçoit qu’il voulait éviter l’inconfort pour être heureux. Il prend conscience que cette façon de penser est celle d’un enfant de moins de 7 ans. Il réalise que l’inconfort est indispensable à l’extension de sa zone de connu et par conséquent à sa zone de liberté. Bien qu’il ait conscience du bienfait de l’inconfort, il souhaiterait savoir comment la vivre pour étendre son être.

 

 

Comment vivre l’inconfort de l’extension de la zone de connu

Prendre conscience que l’inconfort est une extension de la joie

Pour vivre l’inconfort de manière plus confortable, il est important de comprendre qu’il provient du processus émotionnel. L’inconfort est l’expression d’une émotion. Ce qui veut dire que pour passer l’inconfort, je dois d’abord agir là où j’ai le pouvoir : à l’intérieur !

Ceci ne signifie pas que je ne vais rien faire en action, mais je prends conscience que l’inconfort est intérieur. Et que j’ai plus de pouvoir sur l’intérieur que sur l’extérieur.

De plus, une émotion dure 7 secondes en moyenne. Ce qui veut dire que l’inconfort vient plus d’une résistance à une émotion, au blocage d’une énergie qui circule en moi. Je suis à l’origine de l’inconfort. Donc si je crée (inconsciemment) l’inconfort, j’ai les moyens de changer ma création. Ceci en laissant l’émotion circuler librement. (Pour aller plus loin, vous être libre de lire l’article « Comment lâcher prise« ).

 

Bernard prend conscience que l’inconfort est une émotion et qu’il a le pouvoir de la traverser. Il réalise que son responsable n’est qu’un élément déclencheur de ce qui se passe en lui. Que son véritable pouvoir réside dans sa capacité à vivre les émotions. Le changement à l’extérieur ne sera qu’une conséquence de sa clarté intérieure.

 

 

Avoir une vision claire de ce que je souhaite

Pour traverser l’inconfort, je dois avoir une vision claire de ce que je veux. Si je reprends l’exemple l’apprentissage pour le permis de conduire. Je dois être clair sur les bénéfices que le permis va m’apporter. Je dois ressentir ce bénéfice pour faire l’effort nécessaire à l’obtention du permis.

Dans le cas de Bernard, il doit être clair sur ce qu’il souhaite vivre au niveau professionnel.  Pour pouvoir vivre l’inconfort de :

  • Changer d’emploi
  • Se former si besoin
  • Passer du temps pour ce qu’il souhaite et sacrifier des plaisirs à court terme

 

Avant 7 ans, le cerveau est immature et fonctionne en mode :

  • J’évite l’inconfort pour vivre le confort

 

L’inconscient est donc programmé pour éviter l’inconfort et va filtrer de la réalité ce qu’il souhaite éviter. Pour reprogrammer mon inconscient, je dois lui dire ce que je cherche. Et nourrir ma vision, pour l’imprégner. Ce qui fait que l’inconscient filtrera de la réalité tout ce qui correspond à ce que je souhaite. Je verrai des opportunités que je ne voyais pas avant.

 

Bernard prend conscience qu’il programme son inconscient pour éviter l’inconfort. Il réalise qu’il ne fixe pas ce qu’il souhaite, mais au contraire ce qu’il ne veut pas. Bernard prend conscience des conséquences que cela a dans sa vie. Il décide de prendre le temps d’écrire ce qu’il souhaite vraiment.

 

 

Accéder à l’énergie de la colère

L’énergie de la colère est neutre. Elle est comme le couteau. Cette énergie peut être utilisée pour construire ou détruire. Je peux utiliser cette énergie pour être un capitaine de navire dans la tempête. C’est-à-dire que je l’utilise pour rester focalisé sur ma vision. Et traverser les inconforts nécessaires à l’accomplissement de ce que je souhaite vraiment.

 

Pour accéder à cette énergie de la colère, je peux penser à une situation qui m’a énervé. Je ressens la puissance de cette énergie dans le corps. Je goute cette sensation uniquement, en laissant de côté la situation. L’objet est juste de m’accoutumer à cette énergie. Car, l’inconscient associe souvent l’énergie de la colère avec « Mal ».

Or, c’est cette énergie que Nelson Mandela, Gandhi, Martin Luter utilisait pour mener à bien leur vision. Il utilisait cette puissance à bon escient !

Donc, pour m’habituer à cette énergie, je prends le temps de gouter cette sensation 5 minutes plusieurs fois par jour. Jusqu’à ce que je sois à l’aise. L’usage de cette énergie associée à ma vision me permet de traverser plus facilement les inconforts nécessaires à la réalisation de ce que je souhaite vraiment.

(Pour aller plus loin, vous êtes libre de lire l’article « Comment l’énergie de la colère peut apporter la paix ?« )

 

Bernard prend conscience qu’il jugeait l’énergie de la colère comme négative. Il réalise qu’il passait à côté d’une ressource puissante pour réaliser ce qu’il souhaite. Il comprend maintenant comment utiliser cette énergie et il décide de s’entrainer 5 fois par jour pour gagner en puissance.

 

 

Une tension traversée devient une ex-tension de l’être, une ex-tension de la joie et de la liberté.

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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