Prérequis :

Afin de comprendre ce qu’est l’enfant protecteur, vous êtes invités à lire l’article précédent : « En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur ? »

L’objet de cet article est de mettre en lumière les choix inconscients que nous réalisons. Ces choix inconscients provoquent la sensation d’être victime de la situation, ainsi que l’illusion d’en être prisonnier. En mettant en conscience ces choix, nous gagnons en lucidité vis-à-vis de ce qui se passe en nous. Et devenons plus acteurs/créateurs de notre vie.

 

Qu’est qu’un choix inconscient ?

Pour bien comprendre ce qu’est un choix inconscient, prenons un exemple :

Un homme vient de rentrer chez lui après une journée de travail épuisante. Il n’a qu’une envie se reposer. Sa femme lui demande de réparer son vélo, car elle en a besoin le lendemain.

Face à cette situation, il y a plusieurs pensées qui arrivent, du type :

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]

 

  • Elle aurait pu le prévoir, ça fait 1 mois que son vélo est en panne …
  • Elle sait depuis 2 semaines qu’elle aura besoin de son vélo et elle le fait à la dernière minute …
  • Elle fait porter son manque d’organisation sur moi …

En observant de plus près, nous voyons que les pensées arrivent seulement pour justifier le fait que nous n’avons pas envie de l’aider. La question est alors : auprès de qui cherchons-nous à nous justifier ?

De toute évidence, l’homme n’a pas conscience qu’il est en train de se justifier auprès d’une part inconsciente.

Il y a en fait 2 parties en lui (2 enfants protecteurs) qui sont en conflits :

  • Un enfant protecteur « repos » : qui souhaite qu’il se repose
  • Un enfant protecteur « aidant » : qui dit « de manière inaudible »   « tu dois l’aider »

 

L’enfant protecteur « repos » se justifie vis-à-vis de l’enfant protecteur « aidant » qui lui dit « Tu dois l’aider ».

L’enfant protecteur « aidant » est caché, on ne voit que par les pensées de justification de l’enfant protecteur « repos ». Seul ce dernier est perceptible par notre conscience.

Par conséquent, nous sommes totalement identifiés à l’enfant protecteur « repos ». Et nous sommes persuadés de nous justifier par rapport à l’extérieur.

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]

La réalité est qu’il y a un choix entre :

  • se reposer
  • l’aider

Le fait que l’enfant protecteur « aidant » soit caché, nous ne percevons pas le choix. Nous avons l’impression de ne pas avoir le choix ! Et nous ressentons une contrainte, comme si nous étions prisonniers de la situation. D’où la sensation d’être une victime.

Comment se créent les choix inconscients ?

Le choix inconscient vient du fait qu’un des enfants protecteurs passe sous les radars de notre conscience. Ce dernier étant caché, nous ne percevons pas le conflit entre les 2 enfants protecteurs. Par conséquent, nous ne percevons pas le choix.

L’enfant protecteur caché naît dans l’enfance. Lorsque nous avons eu un comportement qui a été jugé comme interdit par la figure d’autorité (parents, école…). (Pour aller plus loin lire l’article « En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur ? »

Prenons l’exemple de l’enfant protecteur « Tu dois l’aider ».

Dans l’enfance, le fait de ne pas aider l’autre était très mal jugé par la figure d’autorité. Et l’enfant n’avait pas l’amour nécessaire à son développement quand il adoptait ce comportement. Son inconscient d’enfant a donc interdit « Ne pas aider » et mis en place un système de défense « Tu dois aider ». Afin qu’il n’ait plus à faire face à ce manque d’amour.

L’inconscient a créé à l’intérieur une « copie » de l’autorité extérieure. Il s’agit d’un enfant protecteur qui joue le rôle d’une autorité de substitution.

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]

Quand l’homme se justifie, en fait, il se justifie auprès de la figure d’autorité à la source de l’interdiction de ce comportement. La petite voix qui dit « Tu dois l’aider » est  la voix de la figure d’autorité de l’enfance, que l’enfant protecteur répète.

Le conflit vient du fait que nous sentons que nous ne sommes pas connectés à notre véritable autorité. La véritable autorité perçoit les 2 enfants protecteurs et le conflit entre ces derniers.

Nous sommes identifiés à l’enfant protecteur « repos » qui est soumis à une représentation de l’autorité extérieure (l’enfant protecteur « aidant »).  Ceci nous donne la sensation d’être « obligés » d’aider, d’être victimes de la situation. Or, cette soumission est intérieure.

 

Comment faire face à cette sensation d’être victime de la situation ?

Comme nous l’avons vu, le fait de se sentir victime de la situation va engendrer des pensées de justification. Pour sortir de cette situation, voici une approche :

1- Identifier les pensées de « justification » qui arrivent et le fait que nous pensons être victimes de la situation

  • Elle aurait pu le prévoir, ça fait 1 mois que son vélo est en panne …
  • Elle sait depuis 2 semaines qu’elle aura besoin de son vélo et elle le fait à la dernière minute …
  • Elle fait porter son manque d’organisation sur moi …

 

2- Identifier l’enfant protecteur caché en se posant la question : « Auprès de qui je me justifie ? » – « Qu’est-ce qui est interdit chez moi ? »

  • Dans l’exemple il est interdit de « ne pas aider »
  • Les cas les plus fréquents sont, il est interdit de dire « non », d’être en colère, de faire des erreurs…

3- Mettre en lumière le conflit entre les 2 enfants protecteurs

  •  Dans l’exemple : Se reposer ou aider ?

 

4-  Faire le choix en conscience

Dans l’exemple, l’homme fait le choix de l’aider, car s’il ne l’aide pas, il pourra y avoir une incompréhension de sa femme et engendrer de la souffrance. Ce qui sera plus coûteux en énergie pour lui que de l’aider à réparer le vélo. Une fois le choix fait en conscience, il n’a plus cette perception de victime et la tension interne se dissipe.

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]

La liberté

Bien souvent, nous pensons être libres en enlevant tout ce que nous percevons comme des contraintes. Or la vie nous en présentera de nouvelles et ça sera une lutte perpétuelle contre les « contraintes ». Cette quête de liberté deviendra une prison. La véritable contrainte n’est pas à l’extérieur. Elle est  à l’intérieur. Et c’est l’identification à nos enfants protecteurs qui peut nous donner la perception d’être prisonnier.

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]

Notre liberté s’acquiert en se désidentifiant de nos schémas inconscients. En mettant de la conscience sur notre intérieur, sur les enfants protecteurs qui réagissent, qui « parle »…

Dans un premier temps en acceptant « ce qui est », chaque situation (extérieure et intérieure). Dans un second temps, en réalisant des choix face à « ce qui est ». Ces choix sont éclairés par notre conscience et notre connaissance intérieure de nos enfants protecteurs.

Dans ces conditions, nous ne sommes plus en train de refuser la réalité qui est devant nous, de refuser la vie. Nous sommes conscients de ce qui se passe à l’intérieur et nous faisons des choix éclairés face à cette réalité. Nous sortons de la perception de victime et devenons pleinement acteurs de notre vie.

 

La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir

Paulo Coelho

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

Share This