Liberté

 

Depuis que je suis né,

On m’a enseigné la liberté !

C‘est pouvoir faire ce que tu veux,

Et ainsi tu seras heureux.

Des contraintes tu devras te libérer,

Et l’extérieur tu devras contrôler.

Pour m’enseigner la liberté,

On m’a dit que j’étais emprisonné.

On a orienté mon regard vers mes geôliers

Qui prenait la forme de diverses autorités

Que ça soit les gouvernants, les banquiers

Les patrons, les chefs ou les policiers …

En m’expliquant qu’ils avaient le pouvoir

Et qu’à ma guise je ne pouvais me mouvoir

Me dire que je dois me libérer

C’est dire que je suis prisonnier

On m’a inculqué l’enfer-me-ment

En me faisant croire que c’était bienveillant

Au regard des autres je devrais me fier

Car c’est eux qui peuvent m’évaluer

Et de leur choix, ma vie sera conditionnée

Car je devrais vivre soumis à cette autorité

Au risque de me retrouver sans ressources

En faisant croire qu’ils sont ma source !

La soumission m’a été vendue comme la liberté

Alors qu’elle est l’expression d’êtres apeurés

L’autre modèle proposé est la rébellion

La lutte contre l’autorité est présenté comme la solution

Là encore, on me parle de libération

Alors que c’est la liberté mon intention

Je me rebelle contre un système dans lequel je suis enfermé

Ce qui m’empêche de voir en dehors de ce prêt-à-penser

C’est comme si j’étais dans un couloir

Où seuls les gentils contre les méchants, je peux voir

Or, la liberté m’amène dans l’inconnu

Sans référence à laquelle m’accrocher, je me sens nu

C’est une aventure sans la sécurité du connu

La liberté fait que je me sens perdu

Comment vais-je savoir ce que je dois faire ?

Qui va me dire ce que je dois faire ?

Qui je dois être et où je dois aller ?

Je n’ai plus de référence sur laquelle m’appuyer

Mon habitude de chercher le repère à l’extérieur

M’a coupé de mon essence intérieure

Je n’ai pas vu qu’en me coupant de mes sens

Je ne pouvais trouver à l’intérieur le sens

Cette perte de repère engendre des tensions

Des mécanismes de survie exprimée par les émotions

Qui vient de cette double contrainte intériorisée,

Qui ne fait que m’enfermer

D’un côté la soumission à l’autorité extérieure qui apporte la sécurité

D’un autre côté, l’affranchissement de toute autorité qui amène la liberté

Or, la liberté n’est pas dans le rejet de l’autorité

Mais dans la reconnaissance de son autorité intérieure qui amène à un choix éclairé

Ce qui rend inutile l’attachement à cette référence extérieure

Et par mes sens, me permet trouver le sens à l’intérieur

C’est ma capacité à vivre les émotions

Qui évitera les schémas inconscients d’opposition

Car il n’y aura plus d’émotion à éviter

Et plus de situation extérieure à contrôler

Comme il n’y aura plus rien à éviter, à protéger

Les systèmes de défense inconscients vont s’arrêter

Les voix liées à ces mécanismes inconscients vont se calmer

Le silence viendra les remplacer

Et l’agitation mentale cessera

La paix intérieure apparaitra

La réaction de survie disparaitra

Et l’enfer-me-ment mental se terminera

Ainsi l’action libre peut apparaitre

Et l’expression libre de l’être

On m’a fait croire que la liberté se faisait par l’opposition

Alors qu’elle se fait par l’intégration, par l’union

Ma liberté est dans ma capacité à être en contact avec mes sensations

Quelle que soit l’intensité des émotions engendrée par les situations

Toute tentative de trouver la liberté par l’extérieur

N’engendrera que contrôle, jeux de pouvoir et malheurs

Ma liberté est d’agir là où mon pouvoir se trouve

C’est dans mon intériorité que ma liberté s’éprouve

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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