Robin des bois

Qu’est-ce que l’enfer-me-ment mental et financier ?

Adrien est salarié au sein d’une entreprise de textile. Il est exaspéré par le comportement de ses partons. Ils gagnent bien leur vie et ils rémunèrent peu leurs salariés. Adrien trouve ça inacceptable ! Il souhaiterait que ses patrons aient un autre comportement et il se sent impuissant face à cette situation. Cette situation le fait souffrir et il veut en changer.

Ici, la l’enfer-me-ment mentale définie comme une intention de changer les choses, sans en avoir les moyens.

D’où vient cet enfer-me-ment mental ?

Le mythe de Robin des bois

Robin des bois est perçu comme un héros prenant au riche pour donner aux pauvres. Dans cette histoire il y a les rôles suivants :

  • Le bourreau: Les riches qui ont de l’argent et qui taxent.
  • La victime: Les pauvres qui n’ont pas d’argent et qui paient les taxes
  • Le sauveur: Robin des bois qui vole l’argent des riches pour le redonner au pauvre.

Dans cette histoire, les gentils sont ceux qui n’ont pas d’argent. Et les méchants sont ceux qui en ont beaucoup. Robin des bois est perçu comme le justicier qui équilibre la situation.

Adrien voit qu’il se voit comme victime et en même temps comme le sauveur de cette situation. Il prend conscience qu’il se met en victime pour être son propre sauveur.

Le côté obscur de la force : Robin des bois, agent double au service des riches

Robin des bois a un côté obscur. Il fait croire à ceux qui n’ont pas d’argent que le seul moyen d’en avoir est de le prendre aux riches. Et qu’il est leur sauveur.

Or, ce que les pauvres ne savent pas, c’est que Robin des bois est un agent double au service des riches !

La stratégie est de faire croire que pour avoir du poisson (argent), il faut toujours aller voir le pêcheur (riche). Et surtout, ne pas leur apprendre à pécher (liberté financière) !

L’objectif de cette stratégie est double :

  • Créer une dépendance auprès des riches et s’assurer que les pauvres restent à leur service.
  • Créer la croyance qu’être riche est être « méchant ». Ceci, afin qu’ils restent  » pauvre » et « gentil », en évitant d’apprendre à gagner de l’argent autrement.

Robin des bois est un agent double au service des riches qui a manipulé les pauvres !

Adrien prend conscience qu’il juge les riches, car depuis son enfance il a entendu ce type de jugement. Il réalise que la vision de Robin des bois qu’il avait l’enferme dans une posture de victime au service des riches. Adrien voit qu’il s’enferme tout seul dans sa situation en voulant être un « gentil ».

Comment se libérer de l’enfer-me-ment mental et financier

Être « gentil » ou libre ?

Comme nous l’avons vu, toute cette stratégie fonctionne, car elle repose sur le fait de vouloir être « gentil ». Or, être le gentil de l’histoire est censé me permettre une vie plus agréable. Ce qui n’est pas le cas pour les pauvres qui sont condamnés à :

  • Travailler pour les riches, pour garder le rôle de « gentil »
  • À lutter contre les riches pour gagner plus

Les pauvres sont donc pris entre le marteau et l’enclume ! Pour être « gentil », je lutte.

Adrien réalise qu’il voulait avoir plus de moyens financiers. Et en même temps, il ne veut pas être riche, car il les juge et donc se l’interdit. Il voit qu’il vit un enfer-me-ment, dont il est le seul responsable.

Sortir du rôle de victime pouvoir agir.

Un des problèmes du rôle de gentil est que l’action est conditionnée par une posture de victime. Je dois justifier que je veux plus d’argent, par une posture de victime. Ainsi, je ne suis pas une personne qui veut simplement plus de moyens financiers, mais je suis une victime et je dois me sauver moi-même en étant en lutte contre mon oppresseur.

Ainsi, je sauve les apparences et je reste du côté des gentils. Même si ceci me demande beaucoup d’énergie. Mais ce choix est plus simple que d’affirmer son envie d’avoir plus de moyens pour soi et être rejeté par les victimes, pauvres, gentilles …

Adrien réalise qu’il conditionnait une action par une posture de victime. Il justifiait son envie d’avoir plus de moyens par le fait d’être une victime de son parton. Et il pouvait ainsi demander une augmentation. Son action découlant d’une posture de victime, lui permettait de sauver les apparences de « gentil ».

Assumer le fait de sortir du cadre établi pour gagner en liberté

Le fait de sortir du rôle de victime, de pauvre, du gentil fait que je serai critiqué. Si je deviens riche :

  • Je pourrais accéder à la liberté financière et répondre à mes envies.
  • Je serai du « mauvais côté du manche » aux yeux d’un certain nombre et je serai critiqué

Adrien réalise qu’il n’a pas envie d’être critiqué et qu’en même temps il souhaiterait avoir plus de moyens. Il réalise que sa stratégie était un mensonge pour répondre au deux en même temps. Il prend conscience que sa liberté est liée à la responsabilité d’un choix clair.

Ça justifie le fait de profiter de la faiblesse de certaines personnes ?

Une fois ceci entendu, certains vont justifier le fait de ne pas aider une personne en situation de faiblesse, comme le fait de rendre cette personne autonome.

En gros, je ne sauve pas quelqu’un qui se noie, car je veux lui apprendre à nager. Il est évident que dans cette situation, je l’aide à regagner le rivage et ensuite le lui apprends à nager.

Il en va de même avec une personne affamée. Je vais d’abord lui donner du poisson et ensuite lui apprendre à pêcher.

L’objet n’est pas d’être dans un extrême ou un autre. Mais d’être au clair avec ses intentions et d’éviter de se cacher derrière une posture de « victime gentille ».

Adrien réalise qu’il ne souhaitait pas vraiment protéger ses « gentils » collègues des « méchants » patrons. Ses intentions étaient de gagner plus tout en cachant ses intentions pour être un « gentil ».

Tant que le mensonge demeure dans nos cœurs, il ne sera pas possible de construire un monde meilleur.  –  Michele Camposeo

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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