dépendance affective

 

Qu’est-ce que la dépendance affective ?

Juliette se définit comme une dépendante affective. C’est-à-dire qu’elle a du mal à vivre la séparation avec son ami. Ce dernier est commercial et il lui arrive de faire des déplacements qui durent plusieurs journées. Ceci génère des émotions désagréables chez Juliette. De plus, lorsqu’elle a vécu des ruptures, elle était anéantie. Comme s’il n’y avait plus de sens à la vie ! Juliette souffre de cette situation et souhaiterait se libérer de cette dépendance affective.

 

Ici, la dépendance affective est définie comme une émotion désagréable induite par une séparation avec un partenaire de vie.

 

 

D’où vient la dépendance affective ?

Une mauvaise intégration de la capacité d’être seul

Lorsque Juliette était enfant, ses parents souhaitaient ce qu’il y a de mieux pour elle. Ils ont dépensé énormément de temps et d’énergie pour s’occuper d’elle. Ses parents avaient de réelles difficultés à la laisser seule. C’est comme s’il l’abandonnait, comme s’ils étaient de « mauvais parents ». Juliette n’a pas pu apprendre « la capacité d’être seul« . En effet, la solitude de Juliette générait des émotions très inconfortables pour ses parents, car il jugeait ça négativement. Si bien que l’inconscient de Juliette a enregistré que la solitude est dangereuse au regard de la réaction de ses parents. L’inconscient mettra en place une stratégie d’évitement de la solitude afin d’assurer sa survie.

 

Avant 7 ans, notre cerveau est immature et il est incapable de percevoir la complexité de la réalité. L’inconscient met donc en place des stratégies simples au regard de ce dont il comprend de la réalité. Ceci en observant l’extérieur et plus particulièrement les réactions émotionnelles de son environnement.

Comme nous pouvons le voir avec l’histoire de Juliette, l’inconscient analyse son environnement familial et perçoit que la solitude génère des émotions désagréables chez ses parents. L’inconscient en déduit que c’est dangereux. Et il met en place une stratégie d’évitement du danger.

Or, ce qui n’est pas perçu par ce cerveau immature, c’est que l’évitement est une stratégie d’attraction. En effet, l’inconscient perçoit 400 milliards de bits d’information par seconde. Et le conscient traite seulement 2000 bits d’information par seconde. Dans les 400 milliards de bits d’information, l’inconscient va filtrer de la réalité ce qui est dangereux afin d’assurer notre survie. Il va donc transmettre au conscient en priorité les éléments à éviter. Si bien que consciemment, je perçois de la réalité ce que je veux éviter. L’immaturité du cerveau au moment de la mise en place de ces stratégies, fait que l’inconscient ne voit pas que le résultat des stratégies d’évitement ne va pas répondre à l’intention de bien-être. (Pour aller plus loin, vous êtes libre de lire l’article « Pourquoi éviter la souffrance est un enfer-me-ment ?« )

 

À la lumière de ses explications, Juliette prend conscience que sa dépendance affective vient d’une stratégie de survie de son inconscient. Elle réalise que le fait de vouloir éviter d’être seule fait que l’inconscient va filtrer de la réalité des situations de solitude. Elle réalise que la fuite de la solitude et de l’émotion associée ne lui amènera jamais le bien-être, mais la solitude ! (Pour aller plus loin, vous êtes libre de lire l’article « Comment se libérer de la solitude et gagner en relationnel ?« )

 

 

Une vision erronée de la source d’amour

Lorsque nous sommes enfants, nous avons un besoin de nourriture affectif qui est vital ! En effet, sans nourriture affective nécessaire à notre développement, l’enfant meurt ! (Voir l’expérience de Frédéric II) L’inconscient va donc mettre en place tous les moyens à sa disposition pour éviter le manque de nourriture affective.

Or, comme nous l’avons vu plus haut, enfant nous disposons d’un cerveau immature. Ce dernier n’est pas capable de voir que l’évitement du manque de nourriture affective, va filtrer de la réalité les personnes qui donne peu ou pas de nourriture affective.

Cerveau immature qui n’est pas capable de voir que l’évitement du manque amène le manque ! (Pour aller plus loin, vous être libre de lire l’article « Comment se libérer de la peur du manque »

 

Or, je ne peux pas réellement manquer d‘amour ! En effet, si j’aime les chatons, je vais naturellement être attendri est avoir une ouverture de cœur en voyant un chaton. Que je vois ce chaton 5 secondes ou 2 minutes ! Cette source d’amour qui est en moi et qui s’exprime à la vue d’un chaton n’est pas limitée. Je n’ai pas de quota d’amour du genre : J’ai aimé 10 minutes un chaton aujourd’hui, je n’ai plus d’amour en stock ! J

Cette source d’amour qui me permet d’aimer un partenaire de vie, un animal … n’est pas limitée dans le temps. J’ai à disposition une source d’amour illimité à l’intérieur !

Or, l’immaturité du cerveau fait que je ne perçois pas que j’ai cette source d’amour illimité en moi ! Car il est focalisé sur l’évitement du manque. Il va donc focaliser sur ce qu’il n’a pas plutôt que ce qu’il a ! Si bien qu’ayant une source infinie d’amour en moi, il ne va pas la voir. Car son regard est focalisé sur les sources extérieures d’amour qui sont limitées. Les stratégies d’évitement de l’inconscient engendrent une dépendance à l’extérieur !

Pour prendre un exemple, imaginons que je sois dans une pièce. Et j’ai la porte derrière moi et un mur devant moi. Si je reste focalisé sur le mur, je vais croire que je suis enfermé, qu’il n’y a pas de porte de sortie ! Or, la porte est bien là, mais c’est l’endroit où je focalise mon regard qui va m’enfermer ou me libérer.

 

Juliette prend conscience qu’elle dispose d’une source d’amour infinie en elle. Et qu’elle ne peut pas réellement manquer d’amour. Juliette réalise que la perception du manque vient d’un schéma inconscient créé à partir d’un cerveau immature. Elle comprend qu’elle vit l’état d’être lié à la focalisation de son regard.

 

 

Comment se libérer de la dépendance affective ?

Prendre conscience de l’illusion du manque d’amour

Comme nous l’avons vu avec l’histoire de Juliette, sa dépendance affective vient d’une croyance que l’amour est à l’extérieur et limitée. Ceci venant d’un schéma inconscient d’évitement qui focalise sur le manque pour l’éviter. Il est donc primordial de comprendre ce mécanisme pour voir que cette croyance est une illusion.

Ceci ne va pas modifier la croyance instantanément, car cette dernière est alimentée depuis des années. En effet, même si je sais que le manque d’amour et une illusion, le schéma inconscient de survie est toujours là, et il va tenter de me le faire croire à nouveau à travers de nombreuses pensées.

Pour débrancher la croyance que je peux manquer d’amour, je vais créer une nouvelle croyance en utilisant la même technique que la création de ma croyance limitante : La répétition !

Je vais donc utiliser un mantra que je vais répéter au moins 10 fois par jour. Par exemple, je peux me répéter : « J’ai une source illimitée d’amour en moi, je n’ai pas de dépendance ».

 

Juliette comprend qu’elle doit développer une nouvelle croyance pour ne plus subir la dépendance affective. Motivée par la liberté que ça lui apportera, elle décide de se répéter le mantra 20 fois par jour. Elle utilise des post-its, des alarmes avec son téléphone … pour atteindre son objectif.

 

 

Se focaliser sur ce que je veux vraiment

Comme nous l’avons vu, si je subis la dépendance affective, c’est qu’inconsciemment, je focalise sur un état d’être de manque. Et plus je me focalise sur un état d’être, plus il prend de place.

Si je veux vivre un autre état d’être, je vais devoir le développer pour qu’il prenne de la place. Pour ça, je  ressens l’état d’être souhaité plusieurs fois par jours.

Pour vivre l’état d’être de plénitude, je me focalise sur une situation qui me fait ressentir l’amour en moi. Pour ce faire, je choisis une des situations où j’ai ressenti cet état d’être :

  • Une relation avec une personne
  • Un bébé
  • Un animal
  • Une activité que j’apprécie

 

Plus je ressens cet état d’être, plus il prend de place. Et ça devient de plus en plus facile d’accéder à cet état d’être.

 

Juliette aime beaucoup les chatons et pour ressentir l’état d’être d’amour, elle se rappelle des moments où son chat était chaton. Elle pleinement prend conscience de l’amour qu’elle a en elle et prend le temps de bien le goûter. Juliette décide d’ajouter cette sensation à chaque fois qu’elle se répètera le mantra. Ceci pour amplifier l’état d’être qu’elle souhaite vivre.

 

 

Traverser l’émotion de dépendance affective

Comme nous l’avons vu, la croyance du manque d’amour vient d’une perception de l’inconscient. Ce dernier a perçu l’émotion liée à la solitude comme un danger de mort ! Il a donc mis en œuvre une stratégie d’évitement de cette émotion.

Une des solutions pour désactiver le schéma inconscient est de traverser l’émotion perçue comme dangereuse. En effet, si l’émotion est vécue jusqu’au bout, l’inconscient verra que je ne suis pas mort. Le schéma inconscient de survie lié à cette émotion n’aura plus lieu d’être.

Pour traverser l’émotion, je dois rester avec la sensation inconfortable en étant uniquement dans le corps. Mon expérience est qu’il y a des allers-retours avec la sensation et la « machine à blabla », jusqu’à ce que l’émotion soit totalement traversée. (Pour aller plus loin, vous être libre de lire l’article « Comment lâcher prise ?« ).

 

Juliette pense à la situation où elle vit la sensation de dépendance affective. Elle se concentre sur le corps pour identifier clairement où est cette sensation. Juliette s’aperçoit qu’il y a de nombreuses pensées qui arrivent pour la sortir de la sensation. Elle revient dans le corps pour traverser l’émotion. Après plusieurs allers-retours, elle sent qu’elle est à l’aise avec la sensation et que la tension s’est dissipée.

 

 

Oui, mais …

Ce n’est pas parce que je ne suis pas dépendant affectif, car j’ai vu que j’ai une source d’amour en moi que je vais me couper des autres. Bien au contraire, je ne vais plus utiliser les autres pour avoir de l’amour, mais je vais pouvoir leur offrir.

Et je vais pouvoir partager cette source intérieure avec les personnes qui ont des valeurs proches des miennes.

 

Juliette prend conscience que sa dépendance affective faisait qu’elle était toujours en quête d’amour auprès des autres. Elle ne pouvait pas réellement les aimer, car ils étaient comme des « sources extérieures » dans lesquelles elle pouvait puiser ce qui lui manquait. Juliette réalise que le fait de se connecter à sa source intérieure change complètement la relation qu’elle a avec les autres. Elle se sent plus libre et plus aimante.

 

 

Le propre de l’Amour : dans son immense générosité, son abondance fondamentale, il se donne, s’offre, se dépose sans contrepartie dans chaque être vivant. – Jacques Salomé

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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