Joie

 

Qu’est-ce que la joie ?

Séverine est chargée de clientèle au sein d’une société d’assurance. Elle ne s’épanouit pas dans son emploi. Elle est en quête de l’emploi qui pourra vraiment l‘épanouir. Ceci dans le but de vivre la joie. Séverine a fait de nombreux tests de personnalité et des formations en développement personnel pour trouver le métier qui lui apportera la joie. Et malgré ses recherches, elle n’est toujours pas en joie. Elle se sent démunie face à cette situation et elle ne voit pas de solution.

 

Ici, la joie est définie comme le résultat d’une réalisation.

 

 

D’où vient cette quête de la joie ?

Une histoire de vie

Lorsque Séverine était enfant, ses parents ont tout fait pour qu’elle soit heureuse. Et pour ce faire, ils lui ont proposé des solutions pour qu’elle soit épanouie. Elle devait faire des études, se faire de l’argent … Autrement dit, ses parents lui ont proposé les solutions à leurs problèmes. Et ce, sans en prendre conscience. L’inconscient de Séverine a enregistré que la joie était dans le futur. Et qu’il fallait être en tension dans le présent pour avoir une joie dans le futur. Pour assurer la joie, l’inconscient a mis en place un enfant protecteur qui sera constamment à la recherche de la solution dans le futur qui apportera la joie.

 

Comme nous pouvons le voir avec l’histoire de Séverine, l’inconscient a mis en place un schéma pour trouver la joie dans le futur. Autrement dit, Séverine est constamment dans le mental en train de réfléchir pour vivre la joie. Or, la joie est une sensation ! Ce qui veut dire que :

  • La quête de joie vient du fait que je suis constamment en train penser à la place de ressentir !

 

C’est comme l’histoire de l’homme qui a perdu ses clés :

C’est l’histoire d’un homme qui a perdu sa clé. Il la cherche sous un lampadaire. Arrive un autre homme.

– Que faites-vous, Monsieur?

– … je cherche ma clé.

– Mais êtes-vous sûr que vous l’avez perdue ici?

– Non, absolument pas. Mais c’est le seul endroit où il y a de la lumière!

 

Ce qui veut dire que je suis tellement habitué à penser que je cherche la joie au mauvais endroit !

 

À la lumière de ces explications, Séverine prend conscience qu’elle était toujours en train de réfléchir à ce qu’elle devait faire pour vivre la joie. Elle réalise qu’elle a tendance à se couper de ses sensations en réfléchissant, qu’elle se coupe de l’espace dans lequel la joie émerge : le corps ! Séverine s’aperçoit qu’elle est comme un hamster qui court dans une roue.

 

 

Une croyance limitante

Comme nous l’avons vu, Séverine cherche la sensation de joie dans le mental. Ceci vient du cerveau immature qui a créé le schéma inconscient. En effet, avant 7 ans, nous ne disposons que du cerveau émotionnel, qui est incapable de percevoir la complexité. Compte tenu de l’histoire de Séverine avec ses parents, l’inconscient a compris qu’il faut résoudre un problème pour vivre la joie. Les capacités limitées de ce cerveau font que l’inconscient a intégré le présupposé suivant :

  • Il y a un manque de joie en soi

 

Ce qui engendre la croyance limitante suivante :

  • Pour vivre la joie, je dois résoudre un problème à l’extérieur

 

Or, l’inconscient peut traiter 400 milliards de bits d’information par seconde. Et le conscient seulement 2000. Ce qui a pour conséquence de créer la boucle mentale suivante :

  • L’inconscient scanne la réalité pour identifier les problèmes
  • L’inconscient amène ces éléments au conscient
  • Le conscient cherche à résoudre le problème
  • La résolution du problème déclenche le système de récompense et engendre une sensation agréable
  • La croyance  » Pour vivre la joie, je dois résoudre un problème » est renforcée
  • L’inconscient scanne à nouveau la réalité à la recherche de problème ….

 

Autrement dit, la quête de la joie engendre un enfer-me-ment !

 

Séverine prend conscience que le fait de chercher la joie présuppose qu’elle a un manque de joie à l’intérieur. Et qu’elle doit résoudre un problème pour combler ce manque (Pour aller plus loin, vous êtes libre de lire l’article « Comment se libérer de la peur du manque« ). Elle réalise qu’elle n’a jamais cherché à vérifier ce présupposé qui est la racine de sa souffrance.

 

 

Comment se connecter à la joie ?

Prendre conscience d’où émerge la joie

Comme nous l’avons vu avec l’histoire de Séverine, elle cherchait la joie dans le mental. Alors que la joie est un état d’être qui est ressenti. Si je cherche la joie, je dois être à l’écoute de mes sensations. Ce qui veut dire que je dois changer de mode de fonctionnement :

  • J’écoute mes sensations et ce qui émerge
  • J’agis pour exprimer ce qui émerge
    • Si besoin je réfléchis pour mettre en œuvre mon expression

 

Le mouvement initial vient de ce qui est présent au niveau des sensations. Et la réflexion vient dans un second temps au service de mes sensations.

 

Séverine voit qu’elle avait l’habitude de mettre la réflexion avant la sensation. Elle réalise que cette façon de faire ne peut que la couper de ses sensations, de son être. Séverine prend conscience que la joie vient du fait d’être profondément à l’écoute de soi et de l’intellectualisation (Pour aller plus loin, vous être libre de lire l’article « Pourquoi intellectualiser est de la violence« ).

 

 

Mettre de la clarté sur la mécanique du choix dans le cerveau

Comme je l’ai précisé précédemment, avant 7 ans nous disposons uniquement du cerveau émotionnel. C’est durant cette période 0-7 ans que nous avons les principaux schémas inconscients qui vont structurer notre perception de la réalité. Et de 7 ans à 25 ans, se développe notre néocortex, qui est le cerveau de l’abstraction et du raisonnement.

Nous avons été éduqués à résoudre des problèmes à l’école. Ce qui renforce la croyance limitante :

  • Pour vivre la joie, je dois résoudre un problème

 

Tout ce conditionnement engendre la croyance limitante :

  • Le choix vient d’un raisonnement

 

Or, c’est FAUX ! En effet, le cerveau émotionnel est 10 fois plus rapide que le cerveau rationnel. Ce qui veut dire que j’ai la réponse au niveau de la sensation avant la pensée !

Pour illustrer ceci, prenons l’exemple de personnes qui cherchent à acheter une maison et qui se trouvent dans la situation suivante :

  • Les critères sont remplis, mais la maison ne plait pas : Je ne le sens pas !
  • Tous les critères ne sont pas remplis et la maison est achetée : Je le sens

 

Ceci illustre parfaitement le fonctionnement du cerveau. Et il y a de nombreux cas dans la vie qui invalide la croyance limitante que c’est par le raisonnement qu’on a la réponse à un choix. Le choix est toujours fait en fond via les sensations par le principe attraction/répulsion :

  • Je peux calculer pour éviter une sensation de perte
  • Je peux faire un achat parce que je suis attiré

 

Les experts en marketing connaissent bien ce fonctionnement et c’est la raison pour laquelle ils jouent sur l’émotionnel pour susciter l’achat. Il en est de même pour les professionnels de la communication, les politiques…

 

En passant par les sens, j’accède à l’essence et je trouve le sens.

 

La compréhension du cerveau me permet de voir que c’est bien mes sensations qui me guident dans la vie. Et non la réflexion.

 

Séverine découvre qu’elle choisit toujours avec ses sens. Alors qu’elle était persuadée que seul le raisonnement lui permettrait de choisir. Elle comprend que cette croyance la coupait de son essence et donc de la joie.

 

 

S’entrainer pour changer son mode de fonctionnement

Étant donné que j’ai été éduqué pour réfléchir avant de ressentir, j’ai des modes automatiques en place. C’est comme quand j’ai appris à conduire, je ne réfléchis plus, l’inconscient fait de nombreuses choses sans solliciter ma réflexion.

Ce qui veut dire que je suis « programmé » pour penser au lieu de ressentir. Ce qui veut dire que je pense plus la vie que je ne la vis.

Pour changer ce programme, je vais utiliser la même technique que pour l’apprentissage de la conduite. La répétition qui fait que mon inconscient va intégrer ce mode de fonctionnement. Pour ça, je vais noter tous les soirs pendant 21 jours 3 éléments que j’ai appréciés pour chacun de mes 5 sens :

  • Visuel : 3 éléments qui m’ont procuré du bien être comme un paysage, une œuvre d’art …
  • Auditif : 3 éléments qui m’ont procuré du bien être comme une musique …
  • Touché
  • Olfactif
  • Gustatif

 

L’objet étant de reprogrammer l’inconscient à passer par les sens pour vivre la joie. Et indirectement, déprogrammer le mur entre mon être et la vie qu’est la machine à blabla.

 

Séverine prend conscience que la réflexion est automatique, comme le fait de conduire. Elle réalise qu’elle n’avait pas la main sur cette habitude. Séverine décide de s’entrainer pour prendre une nouvelle habitude et se connecter à la joie qui passe par les sens.

 

 

 

La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre. – Gandhi

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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