Talent

Qu’est-ce que le talent ?

 

Éric s’ennuie dans son emploi actuel. Il ne voit aucune compétence qui pourrait lui permettre de s’épanouir dans une activité professionnelle. D’ailleurs, il se trouve peu compétent, quand il regarde ses collègues ou son entourage.

Il pense qu’il n’a pas de talent particulier et qu’il lui faudrait beaucoup travailler pour en développer un. Sans pour autant être sûr, que ce talent lui permettrait de s’épanouir.

 

Ici, le talent est défini comme une  ou plusieurs compétences, qui permettent une certaine aisance  dans un domaine. Avec une faible consommation en énergie.

 

 

Les 4 niveaux d’apprentissages

Afin d’identifier le talent, il est important dans un premier de comprendre les 4 niveaux d’apprentissages.  Pour ceci, prenons l’exemple de l’apprentissage de la conduite :

  • Je suis inconsciemment incompétent
    • À 6 ans, je n’ai pas conscience que je ne sais pas conduire : Je ne sais pas que je ne sais pas

 

  • Je suis consciemment incompétent
    • À 16 ans, je sais que je ne sais pas conduire : Je sais que je ne sais pas (Prise de conscience)

 

  • Je suis consciemment compétent
    • À 18 ans, j’apprends à conduire : Je sais que je sais (Attention, Effort, Répétition)

 

  • Je suis inconsciemment compétent
    • À 30 ans, je conduis sans réfléchir : Je ne sais pas que je sais (Automatisme)

 

Acquérir une compétence, demande souvent de la répétition, comme l’apprentissage de la conduite, d’un instrument de musique, d’une langue … Une fois que la compétence est inconsciente, la consommation en énergie est faible. En effet, l’inconscient consomme peu d’énergie.

Nous avons plusieurs compétences inconscientes, comme la conduite … Or, le fait même que ses compétences soient inconscientes, fait que nous n’en avons pas conscience. La conduite est un exemple, mais il y en a plein d’autres, comme lire, écrire …

Et souvent, nous sommes compétents dans certains domaines, sans même le voir. Car c’est inconscient. C’est ce que je fais facilement et qui demande plus d’effort à d’autres personnes. Et je pense que « c’est facile », au lieu de « j’ai une compétence ».

 

Éric, réalise qu’il a un certain nombre de compétences inconscientes. Il comprend aussi qu’il peut avoir des compétences qu’il ne voit pas. Il va donc faire attention à tout ce qui est selon lui est simple ou facile, et qui demande plus d’effort aux autres.

 

 

Pourquoi ai-je obligatoirement du talent ?

Le talent est un ensemble de compétences inconscientes. Et nous développons tous des compétences inconscientes, pour une raison très simple. L’environnement de notre enfance n’était pas composé de bouddhas.

Ceci signifie que nous n’avons pas été acceptés tels que nous étions. Et que nous devions nous conformer à notre environnement, afin d’avoir la nourriture affective nécessaire à notre développement (voir l’expérience de Frédéric II et l’article « En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur« ). Nous avons donc développé des mécanismes inconscients en compensation.

 

Éric avait des parents très rigides et qui souhaitaient que tout soit en ordre. L’inconscient de l’enfant a enregistré que le désordre était interdit. En conséquence, Éric a développé des compétences d’organisation pour répondre à l’exigence familiale.

À 30 ans, il avait des années d’entrainement et une compétence inconsciente. À tel point, qu’il ne s’en rend pas compte, car pour lui c’est la « norme ». L’inconvénient est que l’aversion au désordre génère des tensions. Et l’usage inadapté de cette compétence est qualifié de « défaut » par son entourage.

Éric réalise que son « défaut » est en fait un talent utilisé à mauvais escient. Il souhaiterait exploiter pleinement cette compétence, sans ses désagréments.

 

Tout le monde a de nombreuses compétences inconscientes. Et comme Éric, certaines sont développées en compensation, et parfois qualifiées de « défauts ». Or, il s’agit d’un usage inadapté de la compétence.

Avant 7 ans, l’immaturité de notre cerveau fait qu’il est impossible de mettre en place une stratégie complexe du genre :

  • Dans tel cas, je mets de l’ordre.
  • Dans tel autre cas, j’accepte le désordre.

 

La stratégie mise en place est fondée sur l’interdiction. Dans le cas d’Éric, il s’agit de l’interdiction du désordre. Cette stratégie s’applique, quelles que soient les conditions. Ce qui fait que la compétence peut être jugée « mauvaise ». Et qu’il nous est difficile d’identifier nos compétences et talents.

 

 

Pourquoi je crois que je n’ai pas de talent ?

L’inconscient collectif associe souvent le mérite à l’effort fourni. Si je ne force pas, c’est que je choisis la facilité, je suis un fainéant ! Je ne mérite pas de recevoir si je ne fais pas d’effort.

Or, ce qui n’est pas vu, c’est que si c’est facile pour moi, c’est qu’il y a des années d’entrainement réalisé par mon inconscient ! Le talent vient donc d’un effort inconscient, et celui-ci est passé sous le radar de la conscience. Ce qui donne l’impression que c’est inné ! Mais ce n’est pas le cas.

 

Éric Réalise, qu’il avait la croyance que le mérite venait de l’effort. Même si cette croyance n’était pas pleinement consciente, il prend conscience que ce qui était facile pour lui n’avait pas de valeur à ses yeux. Or, il voit que ce qui est facile est justement dû à un long travail fait par l’inconscient.

 

 

Comment identifier son talent ?

Identifier ce qui est facile pour moi et qui demande plus d’effort pour les autres

L’objet est de mettre en conscience les compétences développées inconsciemment.  Il peut s’agir de ce que j’appelle les macro-compétences. Ces dernières permettent de développer des compétences plus spécifiques :

  • Compétence relationnelle
  • Compétence analytique

 

Notre histoire de vie fait que nous avons développé des compétences inconscientes. Et c’est l’ensemble de ses compétences qui sont à la base de notre talent.

 

Identifier ses défauts, et voir la compétence qui est derrière

Comme nous l’avons vu plus haut, un défaut est une compétence dont l’usage n’est pas adapté à la situation. Il s’agit :

  • D’identifier nos défauts
  • D’identifier la compétence qui est utilisée à mauvais escient
  • De prendre conscience de cette compétence et d’en choisir l’usage

 

 

Comment passer du talent à l’excellent ?

En pacifiant le schéma inconscient qui en est à l’origine

Comme nous l’avons vu plus haut, l’immaturité du cerveau fait que les stratégies utilisant les compétences se déroulent, quelle que soit la situation. Ce qui engendre parfois du rejet de notre entourage. Pour passer du talent à l’excellence, il convient de changer la stratégie simple en stratégie complexe.

Pour ce faire, il faut bien comprendre l’origine de la création de la compétence inconsciente. Elle s’est développée en compensation, pour éviter une émotion désagréable de la part des figures d’autorité. Cet évitement était vital pour l’inconscient de l’enfant. Or ce n’est plus le cas maintenant. Nous ne sommes plus dépendants de nos parents. Cependant, l’inconscient a gardé la stratégie, car personne ne lui a demandé de changer.

Pour passer d’une stratégie complexe, il y a donc plusieurs approches :

 

Éric prend conscience que le désordre génère chez lui une émotion désagréable. Il comprend que s’il ne traverse pas cette émotion, il sera condamné à réagir. Et ne pourra que subir l’usage de sa compétence. Il décide de penser à une situation où il y a du désordre et qu’il supporte mal.

Éric prend le temps d’identifier dans le corps, la présence de cette émotion. Puis de la goûter. Il y a quelques allers-retours entre le corps et la machine à blabla. Il ressent cette émotion, jusqu’à ce qu’il soit à l’aise en pensant à la situation qui le dérangeait. Et voit qu’il est libre de faire le choix entre laisser le désordre ou de mettre de l’ordre.

 

 

En alignant ses compétences avec ses valeurs

Les valeurs sont ce qui me pousse à agir, ce qui me motive. Et quand ses valeurs sont satisfaites, j’obtiens de l’énergie. Les valeurs répondent au « Pourquoi je le fais ». Elles donnent la direction, la vision du monde à laquelle je veux contribuer.

Il est important de faire la différence entre les valeurs et les anti-valeurs. Ces dernières engendrent une tension et nous font réagir. Prenons par exemple la valeur justice et l’anti-valeur injustice :

  • La justice est ce qui me pousse à agir au plus juste. En cas d’agression, je vais agir au mieux afin que les droits de la personne agressée soient respectés.
  • L’injustice est ce qui me fait réagir. En cas d’agression, je vais avoir tendance à agresser l’agresseur. J’utilise le même comportement, alors que je le condamne. Je tue ma valeur justice.

 

Aligner les compétences et les valeurs permet d’obtenir du sens et de l’énergie dans l’usage de ses compétences. Ceci a pour effet de mieux les utiliser. Et plus je fais appel à mes compétences (plus je m’entraîne), plus je deviens compétent. L’ensemble compétence et valeurs sont ce qui me donne les moyens et le sens dans ma vie. L’activité professionnelle n’est que le « comment je le fais ». Il n’est qu’un moyen d’expression et non un but.

 

Éric réalise qu’en alignant ses compétences et ses valeurs il pourra plus facilement identifier comment exprimer son talent. Il voit qu’il se demandait quelle activité professionnelle exercer, c’est-à-dire le « comment faire », avant même avoir défini le « pourquoi » (valeurs) et « avec quoi » (talent). Il comprend qu’il ne pouvait pas être aligné avec lui même, et que cela ne pouvait que lui apporter des tensions. Même si cet alignement va lui demander du temps, il ressent un soulagement, car il a de la clarté.

 

 

Le talent est l’expression de son être, dénué de toute crainte.

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

 

 

 

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