Joie

 

Qu’est-ce que la joie

 

Camille a tendance à voir la vie en noir. Que ça soit dans ses aspects personnels ou professionnels. Elle subit constamment des émotions jugées désagréables. Elle est excédée par ces états d’être négatifs et elle souhaiterait vivre plus de joie.

 

Ici la joie est définie comme un état d’être agréable, où les émotions jugées négatives sont absentes.

 

Du point de vue des neurosciences, la joie est une des 4 émotions principales selon les travaux d’Henri Laborit :

  • Joie
  • Peur
  • Colère
  • Tristesse

 

La joie est comme le soleil. Il est toujours présent, même s’il y a des nuages. La perception est qu’il n’y a plus de soleil, or il est toujours là, tout comme les nuages !

 

La joie est l’état naturel que le cerveau tant à reproduire constamment. La joie est présente si elle n’est pas recouverte pas une autre émotion (peur, colère, tristesse). Pour être plus précis, la joie est toujours présente. Et je peux la percevoir, sauf si je focalise toute mon attention et mon énergie sur une émotion jugée désagréable que je veux éviter de vivre.

 

À la lumière de ses explications, Camille comprend que son attention et son énergie sont focalisées sur l’évitement des émotions jugées désagréables. Et que ceci génère une tension en elle, alors qu’elle souhaite vivre la joie. Elle souhaite savoir pourquoi elle focalise son attention sur autre chose que la joie.

 

 

Pourquoi je focalise mon attention sur autre chose que la joie ?

Si je focalise toute mon énergie et mon attention pour éviter de vivre une émotion, c’est qu’un schéma inconscient de survie investit tout l’espace de conscience disponible.

 

Le schéma inconscient de survie se crée dans l’enfance. Lorsqu’une émotion est trop forte pour être intégrée, l’inconscient met en place une protection que j’appelle un enfant protecteur. L’objectif de cette protection est d’éviter cette émotion et assurer sa survie. Une émotion trop forte peut engendrer la mort. Même chez un adulte !

Cette protection inconsciente cherchera toujours à éviter l’émotion perçue comme dangereuse. Et la peur de mourir mobilisera tout l’espace de la conscience. Si bien que toute l’attention sera focalisée sur l’émotion à éviter.

 

Avant 7 ans, notre cerveau est immature et ne sait gérer que des stratégies simples :

  • C’est blanc ou noir
  • C’est bien ou mal

Cette immaturité du cerveau engendre des stratégies simples qui visent à éviter ce qui est perçu comme un danger. Il y a donc comme 2 plaques tectoniques qui se rencontrent :

  • L’émotion qui émerge
  • La stratégie inconsciente qui cherche à l’éviter

Ce qui engendre un volcan intérieur.

 

Ce mécanisme engendre une boucle mentale :

  • L’inconscient scanne la réalité pour identifier les situations à éviter
  • Le conscient perçoit de la réalité exclusivement ce qu’il veut éviter
  • L’inconscient scanne à nouveau la réalité pour identifier les situations à éviter

 

Cette boucle mentale est un ENFER-ME-MENT ! Cette boucle mentale me fait toujours focaliser sur le nuage et me fait oublier que le soleil est toujours là.

 

Camille prend conscience que le fait de vouloir éviter une émotion pour vivre la joie génère une boucle mentale et une tension intérieure. Elle souhaite savoir comment se libérer des boucles mentales. Pour accéder à la joie.

 

 

Comment gagner en joie

En se libérant des boucles mentales

Prendre conscience qu’il n’y a pas d’émotion négative

Comme nous l’avons vu, c’est le refus de vivre une émotion qui engendre une boucle mentale. Et qui fait obstacle à la joie. Ce qui est appelé émotion négative n’est pas vraiment l’émotion, mais la tension qui provient entre l’émotion et la stratégie d’évitement ce celle-ci.

Une émotion est un ressenti pur, sans étiquette « positif » ou « négatif ». Sans étiquette il n’y a pas de blocage de l’émotion et donc plus de tension. Elle ne fait que passer. Sans toute l’attention et l’énergie focalisées à éviter un ressenti, il est possible de ressentir la joie.

 

Camille réalise qu’elle voulait éviter des émotions, car elle les percevait comme « négatives ». Elle réalise que cette étiquette engendre un évitement ce ressenti. Et une boucle mentale qui engendre une tension. Elle prend conscience que le fait de vivre l’émotion permet de ne plus être focalisé sur les nuages et percevoir le soleil.

 

 

Identifier la stratégie d’évitement

Il s’agit ici d’identifier le schéma inconscient qui pose une étiquette sur l’émotion et génère la tension. Pour ce faire, j’ai plusieurs angles :

  • Identifier la machine à blabla qui justifie, argument et qui n’est que le reflet d’un interdit inconscient.
  • Identifier la tension dans le corps qui est le volcan entre l’émotion et la stratégie d’évitement.

 

En prenant bien conscience qu’il n’y a pas d’émotion négative, je peux ressentir qu’il y a une tentative d’évitement de l’émotion en moi. Je peux voir :

  • Qu’une part de moi voit clairement qu’il n’y a pas d’émotion négative
  • Qu’une autre part de moi juge une émotion négativement et veut l’éviter

 

L’objet ici est d’identifier cette dernière part de moi qui veut éviter l’émotion. Car c’est cette part inconsciente de moi qui consomme toutes mes ressources d’attention. Ceci, afin d’avoir une vision claire du mécanisme qui se joue en moi, pour pouvoir traverser l’émotion et se libérer de la boucle mentale.

 

Camille prend conscience que bien qu’elle a compris qu’il n’y a pas d’émotion négative, il y a une part d’elle qui veut éviter l’émotion. Elle met clairement en conscience ce mécanisme d’évitement. Comme si elle pouvait écouter et/ou ressentir la part inconsciente d’évitement.

 

 

Vivre l’émotion perçue comme dangereuse

Une fois que je perçois la part inconsciente qui veut éviter l’émotion, je vais pouvoir m’en désidentifier. Pour me focaliser sur uniquement sur le ressenti.

Mon expérience est qu’il y a des allers-retours entre la sensation pure et la part inconsciente qui veut éviter l’émotion. Dans ce cas, je reviens dans le corps.

Une technique pour débrancher la partie du cerveau qui est le siège des mécanismes de survie et de remplir sa mémoire. Cette partie du cerveau peut contenir environ 5 éléments en même temps (touché, odorat, vu, ouï, goût). Je peux par exemple me focaliser en même temps sur :

  • Mes pieds dans mes chaussures
  • Mes cuisses sur la chaise
  • Mon dos sur le dossier
  • Ma respiration
  • Et ensuite la sensation de l’émotion dans le corps

 

S’il y a à nouveau une tentative d’évitement, je reviens sur les 4 premiers éléments avant d’ajouter la sensation de l’émotion dans le corps.

 

En se focalisant uniquement sur la sensation, Camille s’aperçoit qu’il y a une tentative d’évitement qui revient. Elle se focalise à nouveau sur ses pieds, jambes … pour revenir à la sensation de l’émotion dans le corps. Elle a eu plusieurs allers-retours avant de pouvoir traverser l’émotion et ressentir le bien-être qui caché était derrière.

 

 

Focaliser sur ce qui me met en joie

Comme nous l’avons vu, je vis autre chose que la joie, car mon inconscient se focalise sur ce qu’il veut éviter. Je peux donc m’entraîner à penser à des situations que j’apprécie et qui me mettent en joie.

Ceci aura plusieurs effets :

  • Nourrir cet état d’être pour qu’il prenne plus de place
  • Muscler l’accès à cet état d’être pour y accéder plus facilement en cas de situation difficile

 

Camille choisit de s’entraîner 3 fois 3 minutes par jour pour développer et muscler l’accès à cet état d’être. Elle fera le point dans 3 semaines pour voir si elle peut passer à 4 ou 5 fois par jours.

 

 

Le bonheur, on ne le trouve pas, on le fait. Le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque, mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons. – Arnaud Desjardins

 

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

 

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