Qu’est-ce que la vie souhaitée ?
Aymeric souhaite vivre une vie où il se sent libre. Il souhaite que son métier ne soit pas un labeur, mais un plaisir. Et il souhaite se sentir libre matériellement, sans être dans l’opulence. Mais ce n’est pas ce qu’il vit. Aymeric vit son métier comme une contrainte et il y a l’impression de toujours devoir lutter.
Ici, la vie souhaitée est définie comme la création d’un contexte qui engendre un état d’être de liberté.
D’où vient cette sensation de lutte ?
Une histoire de vie
Lorsqu’Aymeric était enfant, ses parents faisaient tout pour qu’il ait une vie agréable. Ceci, selon leur perception de la réalité. Ils lui ont donc transmis la valeur du travail avec des phrases du type : « Il faut gagner l’argent à la sueur de son front ». De plus, ses parents jugeaient de « fainéant » les personnes qui ne travaillaient pas durement ! Ainsi que ceux qui avaient de bons moyens financiers. L’inconscient d’Aymeric a enregistré que pour être une « personne aimable », il fallait travailler et en même temps ne pas avoir de bon moyen financier. L’inconscient d’Aymeric a mis en place un enfant protecteur pour assurer sa survie en répondant à la référence familiale. En effet, sans nourriture affective un enfant meurt ! (Voir l’expérience de Frédéric II)
Comme nous pouvons le voir avec l’histoire d’Aymeric, son inconscient a enregistré que pour répondre à la référence familiale, il devait répondre à des injonctions contradictoires :
- Travaille
- Mais n’ai pas trop de moyens financiers
Pour l’inconscient, ces injonctions contradictoires doivent être respectées pour assurer la survie. Le schéma inconscient à l’âge d’un enfant qui cherche à avoir la nourriture affective. Même si Aymeric à 30 ans, le schéma inconscient qui dirige sa vie à moins de 7 ans.
Aymeric prend conscience que sa sensation de lutte vient d’injonctions contradictoires enregistrées dans son inconscient. Il réalise que ce qui dirige sa vie n’est pas réellement son intention d’être libre, mais un schéma inconscient de moins de 7 ans qui cherche à avoir la nourriture affective nécessaire à sa survie.
Un écart entre l’intention consciente et l’inconscient
Avant 7 ans, nous disposons uniquement du cerveau émotionnel. Et ce cerveau ne sait traiter que des stratégies simples du type binaire :
- C’est blanc ou noir
- C’est bien ou mal
Ce cerveau fonctionne sur le mode punition/récompense. Et c’est ce fonctionnement qui est utilisé pour construire la référence familiale en fonction des expériences vécues. Ce cerveau ne peut pas voir que les stratégies qui ont fonctionné pour sa famille ne fonctionnent pas pour tout le monde. L’inconscient va donc établir la référence familiale comme LA Vérité !
De plus, ce cerveau cherche à priorité à éviter le danger pour assurer la survie. Et comme il n’a pas les moyens d’appréhender la complexité, il a pour stratégie principale :
- J’évite X pour vivre Y
L’inconscient qui a enregistré ce qu’il fallait éviter pour avoir la nourriture affective et la sécurité va continuer ainsi. Ce qui fait que pour avoir une vie agréable avec une sensation de bien-être, l’inconscient va focaliser sur l’évitement des émotions de rejet. En effet, la séparation de sa base de sécurité est un danger de mort pour un enfant vulnérable.
Dans le cas d’Aymeric, l’inconscient va éviter :
- D’être un fainéant
- D’avoir de bons moyens financiers
Aymeric réalise que son inconscient cherche toujours à éviter de déplaire à sa base de sécurité qu’est sa référence familiale. Il prend conscience que consciemment il cherche à réaliser ce qui le fait vibrer et que son inconscient cherche à se conformer à sa base de sécurité pour assurer la survie. Aymeric voit que cette sensation de lutte vient de l’écart entre son intention consciente et l’intention inconsciente.
Comment créer sa vie ?
Mettre en conscience l’opposition inconsciente
Comme nous avons pu le voir avec l’histoire d’Aymeric, il y a un écart entre :
- Son intention consciente de vivre sa vie de manière libre
- L’intention inconsciente de revenir à sa base de sécurité qu’est la référence familiale
En d’autres termes, l’inconscient ne veut pas sortir de la base de sécurité. Car cette dernière est ce sur quoi l’inconscient s’appuie pour construire.
Pour bien comprendre la vision de l’inconscient, il faut imaginer que vous souhaitez construire une maison. Vous allez faire en sorte qu’elle repose sur quelque chose de solide. Vous n’allez pas construire une maison sur des fondations instables, comme du sable, un marais, de l’eau …
L’inconscient construit une personnalité comme je peux construire une maison. Il s’assure dans un premier temps d’avoir une base solide et il ajoute au fur et à mesure les briques pour avoir une construction stable. L’inconscient cherche toujours à conserver cette stabilité (Ce qui explique qu’il est difficile de convaincre quelqu’un, car si c’est trop déstabilisant pour sa construction, il y aura un rejet de l’idée). Ce qui est appelé résistance est en fait ce qui assure la stabilité psychique.
En même temps, cette base de sécurité sur laquelle reposent mes constructions psychiques devient ce qui m’empêche d’être libre.
Ce qui est censé assurer ma stabilité et ma sécurité engendre des tensions et un enfer-me-ment.
Aymeric réalise que ce qui l’empêche de vivre sa vie souhaitée est sa base de sécurité inconsciente. Il s’aperçoit qu’il n’avait pas vu l’effet de cette base de sécurité, car de nombreux schémas inconscients la recouvrent. Aymeric réalise que c’est comme vouloir semer des graines sur un terrain non favorable. Il aura beau mettre beaucoup d’énergie et semer énormément, il n’agit pas au bon endroit.
Mettre à jour sa base de sécurité
Comme nous l’avons vu, la base de sécurité est la fondation de notre personnalité. Toute notre structure repose sur cette racine.
La stratégie de base pour avoir la sécurité est l’évitement. C’est-à-dire que pour vivre le confort, l’inconscient cherche à éviter l’inconfort. Ce qui fait que l’inconscient va chercher à éviter tout ce qui est inconnu pour rester dans son connu qui est sa base de sécurité.
En effet, tout apprentissage du nouveau engendre un inconfort (Pour aller plus loin vous êtes libre de lire l’article « Pourquoi l’inconfort est la clé d’accès à la liberté« ). L’inconnu ne permet pas le contrôle, ce qui est potentiellement dangereux. Pour assurer la survie, il y a une tentative de rester dans le connu en contrôlant l’extérieur.
Or, je ne peux pas contrôler l’extérieur. À certains moments je vais réussir à contrôler la situation extérieure et à d’autres moments je serais impuissant. Ce dernier cas engendre une panique de l’inconscient et une intensité émotionnelle.
La stratégie d’évitement de la base de sécurité engendre une insécurité !
Autrement dit, si je fais dépendre ma sécurité de l’extérieur, je vis l’insécurité. De plus, ma dépendance à l’extérieur fait que je perds ma liberté !
La sécurité et la liberté dépendent de l’intérieur !
Et pour avoir cette sécurité et cette liberté, je dois vivre les émotions et non les éviter. Si je peux vivre les émotions, je n’ai plus besoin de contrôler l’extérieur pour les éviter. Je me détache de la dépendance à l’extérieur. Ma capacité à vivre les émotions coupe les liens de dépendance.
Aymeric prend conscience que sa base de sécurité était fondée sur l’évitement de l’intensité émotionnelle, en passant par le contrôle de l’extérieur. Il réalise que c’est un enfer-me-ment. Aymeric voit que la liberté est d’être détaché de la dépendance extérieure. Et que pour s’en libérer, il doit lâcher le contrôle sur l’extérieur et s’entrainer à vivre ses émotions au lieu de les éviter. En même temps, il réalise qu’il a besoin de soutien pour traverser les émotions désagréables.
Vivre ses émotions
Comme nous venons de le voir, vivre ses émotions est le moyen d’être libre de toute dépendance extérieure. Or, certaines émotions désagréables engendrent un inconfort (Pour aller plus loin, vous êtes libre de lire l’article « Comment se libérer des émotions désagréables« ). Ce qui fait que l’automatisme de l’évitement ressurgit, ainsi que le contrôle de l’extérieur.
Pour pouvoir traverser l’inconfort, je dois mettre de la clarté sur ce que je souhaite vraiment. Ainsi, j’aurai un « POURQUOI » fort qui me permettra de tenir le cap.
Prenons l’exemple du permis de conduire :
- Qu’est-ce qui fait que je vais aller aux leçons de conduite ?
- Qu’est-ce qui fait que je vais mettre de moyen financier pour obtenir le permis de conduire ?
C’est parce que je suis connecté à ce que je vais vivre une fois que j’aurais le permis. C’est le pourquoi futur et la connexion à la sensation associée qui me permet de faire l’effort et traverser les inconforts passagers.
C’est la même chose pour changer la stratégie d’évitement de ma base de sécurité. Je dois être focalisé sur la liberté que je souhaite vivre ! Je dois ressentir mon intention pour qu’il imprègne mon inconscient.
Aymeric prend conscience qu’il focalisait son intention sur l’extérieur en pensant qu’il serait libre quand il aurait, la famille, la voiture, la maison … Et il mettait son énergie sur une dépendance à l’extérieur pour vivre la liberté. Ce qui l’emprisonnait plus qu’autre chose. Il réalise que c’est en se focalisant sur sa liberté intérieure qu’il vivra la liberté envers l’extérieur. Et il sera libre d’agir en accord avec lui-même et réaliser la vie qu’il souhaite.
Pour créer ma vie souhaitée, je dois me détacher de la vie des autres et vivre librement ce qui me traverse.
Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être