L’objet de cet article de comprendre les mécanismes du pouvoir et voir son côté illusoire. Aussi, d’apporter des clés de lectures pour ne pas être pris dans cette illusion et gagner en liberté.

 

Qu’est-ce que le pouvoir ?

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Pour illustrer ceci, prenons un exemple :

Valerian est consultant et a un différend avec son employeur. Ce dernier ne lui donne pas de travail et lui dit qu’il ne fait rien. Il étiquette Valerian d’incompétent.

Valerian est très en colère vis-à-vis de son employeur. Il n’a pas de pouvoir sur ce dernier et ne peut le contraindre à lui donner du travail, ou l’interdire de le juger … Valerian se sent en insécurité, car il craint de se faire licencier. Il sent le pouvoir de son patron et se sent prisonnier.

 

Dans ce cas, l’employeur a le pouvoir de fixer les règles de sa société. Il fixe la tâche à accomplir en échange d’une rémunération. Valerian en tant qu’employé, est sous l’autorité de son employeur. Dans ce cadre, l’employeur a un pouvoir.

 

Pourquoi je subis le pouvoir ?

Valerian subit le pouvoir de son employeur, car il ne voit pas qu’il a fait le choix de se mettre sous l’autorité d’un employeur. Ceci en signant un contrat.

Ceci lui permet d’avoir une rémunération, de travailler dans un domaine qui correspond à ses compétences. Ceci lui assure une certaine sécurité, une position sociale …

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La tension provient de deux parts inconscientes qui ont des stratégies opposées :

  • Une part donne son pouvoir, en se mettant sous l’autorité d’une personne, une entreprise … Ceci afin de répondre à des besoins de sécurité, de reconnaissance …

 

  • Une autre part veut être libre

Quand ce conflit intérieur n’est pas conscient, il est projeté à l’extérieur et apparaît alors « l’ennemi » (personne, situation …).

Valerian ne voit pas qu’il peut changer d’employeur, quitte à faire un emploi alimentaire et restreindre son train de vie. Inconsciemment, c’est impossible. Ces solutions passent sous les radars de sa conscience. Il a la sensation d’être prisonnier.

 

En échangeant, Valerian prend conscience qu’il a plusieurs solutions :

  • Jouer avec les règles du Code du travail pour toujours être dans son droit et se sentir en sécurité
  • Chercher un autre emploi
  • Démissionner, quitte à avoir un emploi moins bien rémunéré et alimentaire
  • Rester et assumer le comportement de son employeur pour répondre àson besoin de sécurité

En listant les solutions possibles, Valerian s’aperçoit qu’il ne souhaite pas baisser de salaire ou faire un job qui ne lui plait pas. Il se rend compte qu’il peut partir s’il le souhaite et réduire drastiquement son train de vie. Mais en pensant à cette situation, il voit que son image vis-à-vis de son entourage le gênerait.

Et c’est la raison pour laquelle il restreint ses choix et se retrouve prisonnier dans ses propres limites. Valerian prend conscience de toutes les solutions qu’il refuse, par sécurité, par besoin de reconnaissance, par confort …

Il prend conscience que son employeur n’a jamais eu de pouvoir sur lui.

Il prend conscience de ce qu’il n’assume pas et de ce qu’il rejette sur son employeur.

Il prend ainsi conscience de son pouvoir de choisir ce qui lui convient le mieux par rapport à la réalité des faits.

 

Valerian n’a jamais perdu son pouvoir. Il refusait de voir :

  • les solutions qui s’offraient à lui
  • qu’il usait constamment de son pouvoir de choisir
  • la responsabilité de ses choix et de son désagrément
  • qu’il faisait porter la responsabilité de son choix sur son employeur
  • qu’il se positionnait en victime et son employeur en bourreau pour justifier sa colère vis-à-vis de ce dernier

 

 

Comment ne pas subir le pouvoir ?

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1- Lister toutes les solutions possibles face à cette situation (même si désagréable)

 

2- Identifier les solutions qui génèrent chez moi une tension, un refus …

  • Prendre un emploi alimentaire, moins bien rémunéré …

 

3- Identifier les limites que je m’impose

  • Maintenir une image auprès de mon entourage, réduire mon train de vie …

4- Prendre conscience du choix que je fais et que je n’assume pas

  • Je reste pour garder mon train de vie et mon image.
  • Je le rejette sur mon employeur

 

5- À la lumière ces prises de conscience : Faire un choix conscient et reprendre son pouvoir

  • Je reste en attendant de trouver un autre emploi
  • Je démissionne et je trouve un job alimentaire en attendant de trouver un autre emploi
  • Je reste et j’assume mes besoins de sécurité et de reconnaissance de mon entourage

 

Pourquoi je donne mon pouvoir ?

À moins d’être un bouddha, nous sommes tous plus ou moins dans ce cas. Ceci vient d’une stratégie inconsciente de survie qui s’est créée dans l’enfance. (Lire l’article En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur ?)

Dans l’enfance, nous avons besoin de l’amour de notre entourage, car en son absence nous mourrons. (Voir l’expérience de Fédéric II).

Afin d’éviter ceci, nous nous adaptons pour avoir l’amour nécessaire à notre développement. En résumé, l’inconscient créé des enfants protecteurs qui mettent en place des stratégies du type Je donne mon pouvoir en échange d’amour :

  • Si je ne prends pas de responsabilité, je ne suis pas responsable, je ne fais pas d’erreur et je ne subis pas le rejet. En évitant le rejet, je vis l’amour.
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Valerian a grandi dans un cadre familial où le regard des autres était très important. S’il n’avait pas le bon comportement, il était jugé, voire réprimandé.
Pour satisfaire son besoin d’amour et de survie, l’inconscient de Valerian a mis en place un enfant protecteur pour être « la bonne personne « . Selon les critères familiaux et sociétaux.
Il lui fallait être « intelligent », avoir de bons résultats scolaires, avoir une bonne situation professionnelle et sociale …

 

Pour l’inconscient de l’enfant, il était vital de bien se conformer à ces critères. Il a donc créé un enfant protecteur qui s’assurait que les critères étaient bien respectés. Ceci pour avoir l’amour de son entourage et vivre le bien-être.
Inconsciemment, Valerian avait donné le pouvoir à une autorité extérieure (critères familiaux, sociétaux …). Il était déconnecté de ce qu’il voulait vraiment. C’est pour cette raison, qu’il ne voyait pas consciemment qu’il avait toujours eu le pouvoir de choisir ce qui lui convenait.

 

 

Comment reprendre son pouvoir

Afin de reprendre son pouvoir, il est possible de faire évoluer le schéma inconscient. Ceci en allant à la rencontre de son enfant protecteur (Article En quoi le juge intérieur est un enfant protecteur ?) :

 

À la lumière de ses informations, Valerian comprend que son mal-être provient de son enfant protecteur. Il comprend que ce dernier à tout fait pour qu’il puisse vivre l’amour et le bien-être.

En allant en sa rencontre, il voit que l’enfant protecteur n’a pas conscience du malaise que cela génère de suivre ces critères. Valerian, lui demande s’il veut vraiment que ça soit cette sensation de malaise qui soit vécue. L’enfant protecteur répond que non, qu’il souhaite l’inverse.

Valerian perçoit la déception de cet enfant protecteur, tout en l’accueillant. Il lui explique qu’il ne pouvait pas faire autrement au moment où il a mis en place cette stratégie. Que c’était utile à l’époque, et que maintenant, il peut changer s’il le souhaite. Il sent son enfant protecteur s’apaiser et se transformer. Valerian se sent plus libre, plus apaisé.

 

 

Pourquoi les rebelles donnent leur pouvoir et sont soumis

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Pour se rebeller, il faut donner du pouvoir à l’extérieur, à une « figure d’autorité ».

Prenons un exemple :

Renaud a grillé un feu rouge la nuit. Il se rebelle contre des policiers, qui lui ont donné une amende. Il explique aux policiers qu’il n’y avait personne et donc aucun danger. Et que selon lui l’amende n’est pas justifiée.

Renaud subit l’autorité des policiers.

 

 

Comment fait-il pour donner son pouvoir

Il connaissait les règles du jeu (le Code de la route). Il sait que s’il grille un feu rouge, il peut avoir une amende. Renaud a fait le choix de ne pas respecter le Code de la route, afin d’appliquer sa logique. Même si il fait preuve de bon sens, il sait qu’il encourt des conséquences s’il se fait prendre.

Il a le droit de jouer, et d’assumer les conséquences. Or, dans le cas présent, il n’assume pas son choix de ne pas avoir respecté les règles. Il souhaiterait que la réalité soit différente de ce qu’elle est, et qu’elle corresponde à son imaginaire. Qu’il n’y ait pas d’autres règles que les siennes.

L’écart entre la réalité et son imaginaire va générer une émotion jugée désagréable. Renaud ne voit pas que son émotion vient de ce conflit intérieur. Il a le pouvoir sur son intérieur et non sur l’extérieur. Il fait porter la responsabilité de son émotion sur les policiers. Il leur donne son pouvoir.

Renaud perd son pouvoir, car il n’assume pas ses choix. Il place son autorité à l’extérieur.

En échangeant avec Renaud, il voit qu’il a toujours eu le pouvoir de choisir. Il prend conscience de son pouvoir, et que la responsabilité de ses choix et sa liberté sont liées.

 

 

Pourquoi les règles apportent la joie

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Prenons l’exemple de 2 groupes de personnes sur 2 tables distinctes avec un jeu de cartes du type UNO :

  • Sur table N°1, les personnes ont le jeu de cartes avec les règles du jeu.
  • Sur la table N°2, les personnes ont le jeu de cartes sans les règles du jeu.

 

Nous faisons l’observation suivante :

  • Sur la table N°1, les personnes s’amusent et ont de la joie.
  • Sur la table N°2, les personnes ne savent pas comment jouer et ne savent pas quoi faire.

Dans cette expérience, nous voyons que les règles apportent la joie.

L’absence de règles n’est pas toujours synonyme de joie. Rien n’empêche de jouer avec les règles. Rien ne m’oblige à les respecter. Il y a cependant des conséquences si je me fais prendre par mes partenaires de jeu. Nous sommes donc libres de respecter les règles ou non.

Mon pouvoir est ma capacité de faire des choix et d’assumer les conséquences de mes choix.

 

 

Comment assumer ses choix et garder son pouvoir

  • Identifier les choix qui ont amené à la situation
  • Voir les conséquences et se demander si c’est vraiment ce que je veux
  • Identifier le choix que je pourrais faire avec les conséquences me conviendraient

 

Le pouvoir est une illusion. Personne n’a de pouvoir sur moi, sauf si je lui donne.

Sébastien Thomelin – Accompagnant de l’être

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